La Presse de Tunisie écrit qu'à présent, toutes les cartes ont été dévoilées, y compris celle du président Béji Caïd Essebsi que tout le monde attendait pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.
Le journal fait savoir que la question concernant l'avenir du Premier ministre est sur toutes les lèvres, car la crise est encore plus profonde et la fracture plus apparente entre les deux camps de Nidaa Tounès, les "pro" et les "anti" Chahed, puisque le choix, au demeurant clair, du président tunisien a fait plutôt pencher la balance du côté de l'impasse.
Il explique que si, comme le soutiennent certains, en accordant une interview télévisée la veille, le président avait espoir d'éclairer (de son choix) la lanterne des protagonistes de la réunion tenue le lendemain pour chercher une issue à la crise politique, force est de constater que le message présidentiel n'a pas été reçu.
Le journal indique que pour le moment, le gouvernement qui s'effrite un peu plus chaque jour et son chef, tous deux sous des bombardements de critiques sans dossard politique sauf celui d'Ennahdha, aucune partie ne semble prêter oreille ou montrer le moindre intérêt aux bilans positifs que le chef du gouvernement et ses ministres s'activent à présenter au grand jour depuis quelque temps.
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Pour sa part, Le Temps indique que "surréalisme" est peut-être le seul mot qui puisse qualifier la situation que vit la Tunisie actuellement: deux présidents, deux palais pour le seul combat de la survie et l'ultime date de 2019 (présidentielle).
"Béji Caïd Essebsi versus Youssef Chahed, qu'on se le dise, le spectacle qu'on nous offre depuis moins une semaine n'a rien de banal, ni d'habituel", commente-t-il.
Il explique qu'après l'interview controversée du président de la République dans laquelle le chef de l'Etat a ouvertement exprimé son souhait de voir Chahed partir du palais de la Kasbah, les "vrais" du Nidaa Tounès ont pris la relève pour appeler leurs sympathisants et les dirigeants du parti à se rassembler autour de Béji Caïd Essebsi et le soutenir dans sa quête de l'évincement du gouvernement actuel.
Sous le titre "Les dessous du choix d'Ennahdha de soutenir/tacler Chahed", Le Quotidien indique, de son côté, que le chef du gouvernement fait clairement peur au mouvement islamiste bien qu'il soutienne son maintien à la Kasbah.
"Les islamistes veulent capitaliser sur ses œuvres pour leur propre compte aussi bien pour la lutte contre la corruption que les tiraillements au sein de Nidaa Tounès", poursuit la publication, ajoutant qu'Ennahdha est consciente que le Nida divisé ne pourrait pas leur tenir tête lors des prochaines échéances de 2019, surtout s'il ne dispose pas d'un leader de la trempe de Béji Caïd Essebsi ou de Youssef Chahed.
Elle indique que les islamistes d'Ennahdha sont convaincus que la crise politique que traverse la Tunisie depuis plusieurs mois ne va changer ni la loi électorale ni le régime politique avant les prochaines échéances électorales bien que Ennahdha et Nidaa Tounès soient favorables à ces amendements.