Tunisie. Présidentielle: Karoui demande le report du second tour prévu dimanche

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Le 09/10/2019 à 08h45, mis à jour le 09/10/2019 à 08h55

Le patron du média Nessma TV, actuellement incarcéré et empêché de faire campagne, a déposé un recours en justice pour « inégalité des chances ».

L’un des deux candidats au second tour de la présidentielle en Tunisie, Nabil Karoui, actuellement incarcéré, a déposé, mardi 8 octobre, un recours en justice afin de demander le report de ce scrutin prévu le 13 octobre, a indiqué l’un de ses avocats.

Le tribunal administratif a confirmé l’avoir reçu, sans détailler dans quel délai il pourrait y répondre. Ce recours fait valoir que l’égalité des chances n’est pas respectée entre les deux candidats, a précisé l’avocat de M. Karoui, Me Nazih Souei, qui demande le report de l’élection jusqu’à ce que son client soit libéré pour faire campagne.

Nabil Karoui, un homme d’affaires et des médias dont le parti, fondé il y a six mois, serait arrivé second aux législatives de dimanche, selon plusieurs sondages , est en prison depuis le 23 août dans le cadre d’une enquête pour blanchiment.

Soupçons d’instrumentalisation de la justice

Il avait déposé, le 30 septembre, une demande officielle à l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) pour « pouvoir se déplacer dans tous les gouvernorats pendant la campagne, et être en contact direct avec les médias », a indiqué son parti, Qalb Tounes, dans un communiqué.

« En l’absence de réponse, de la part de l’ISIE, nous avons demandé le report du second tour jusqu’à l’expiration des motifs de l’inégalité des chances », selon le même communiqué de son parti. « M. Nabil Karoui tient à son droit de se présenter au deuxième tour de la présidentielle anticipée », écrit son parti, démentant des « rumeurs » selon lesquelles il envisagerait de se retirer.

L’ISIE, ainsi que de nombreux responsables politiques tunisiens et des observateurs internationaux, avaient appelé à ce que M. Karoui puisse faire campagne de façon équitable. La date de l’arrestation de ce candidat, peu avant la campagne présidentielle, et ses modalités juridiques, ont alimenté des soupçons d’instrumentalisation de la justice.

Le candidat arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, l’universitaire Kais Saied, a annoncé samedi qu’il cessait de faire campagne afin de respecter l’égalité des chances avec son adversaire en prison.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/10/2019 à 08h45, mis à jour le 09/10/2019 à 08h55