Tunisie: va-t-on vers un scénario israélien devant l'impossibilité de former un gouvernement?

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Le 25/12/2019 à 16h15, mis à jour le 25/12/2019 à 16h16

Ce qui se profile en Tunisie a tout d'un scénario à l'israélienne. Habib Jemli, nommé Premier ministre le 15 novembre, soit depuis bientôt six semaines, ne parvient toujours pas à former son gouvernement.

A deux reprises, il a cru tenir le bon bout. Mais à la dernière minute, les partis qu'il pensait avoir convaincus pour former une majorité parlementaire lui ont fait faux bond.

La dernière déception a eu lieu le 20 décembre dernier. Habib Jemli, l'ex-secrétaire général du ministère de l'Agriculture, soutenu par le parti islamiste Ennahda, devait annoncer l'alliance avec le Courant démocratique, du mouvement Chaab et du parti Tahya Tounes.

Malheureusement, ces trois formations, après consultation de leur bureau politique, ont décliné la main qui leur a été tendue.

Une source du "Groupe parlementaire de la Réforme nationale" a affirmé à l'hebdomadaire Jeune Afrique qu'il y avait "une surenchère pour obtenir certains portefeuilles".

Sachant qu'en vertu de la Constitution tunisienne, le Premier ministre n'a que 60 jours après sa désignation pour former un gouvernement, il lui reste moins de trois semaines pour y parvenir.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle situation est arrivée. Le 6 décembre, Jemli a eu la même déception, avec le Courant démocratique qui lui avait fait le même coup. Mohamed Abbou, le secrétaire général de ce parti, avait expliqué qu'il y avait une divergence concernant l'avenir du pays.

La situation commence à inquiéter Kaïs Saïed, le président élu en octobre dernier. Il est d'ailleurs intervenu le 23 décembre 2019 en invitant les partis concernés pour leur proposer de se mettre autour d'une table. Malheureusement, cette réunion a également tourné court.

Selon la presse tunisienne, vu le délai qui reste pour la formation d'un gouvernement, l'unique solution restante est de se tourner vers Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui qui est arrivé deuxième lors des législatives. L'avantage de cette solution est, pour Jemli, de n'avoir qu'un seul interlocuteur. Sauf que Nabil Karoui, toujours poursuivi par la justice, pourrait mettre la barre très haut pour sortir le chef de gouvernement désigné de l'impasse.

Dans le cas où cette ultime solution échouerait, c'est le scénario israélien qui se profile. La question se pose alors de savoir si le pays ira vers de nouvelles élections légistives.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/12/2019 à 16h15, mis à jour le 25/12/2019 à 16h16