L’arrestation dimanche 21 juin de Tarek Haddad, un militant recherché par la justice, a déclenché une nouvelle vague de heurts entre policiers et manifestants à Tataouine (ville située à 500 km au sud de Tunis), durant le week-end.
Ces heurts se sont poursuivis ce lundi 22 juin lorsque la police a voulu mettre fin au blocus de la route principale du centre-ville imposé par les manifestants aux camions appartenant à des sociétés d’exploitation de gaz et de pétrole du site El Kamour, à 160 km, en plein désert.
Aux jets de pierres des manifestants opposés à la levée du blocus, les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui réclament la libération du militant, des emplois et la mise en pratique de l’accord signé en 2017 avec les autorités.
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Pour rappel, cet accord prévoyait la création de milliers d’emplois pour les jeunes de la région dans les sociétés exploitant les hydrocarbures. L’Etat s’engageait également, dans ledit accord, à investir annuellement 80 millions de dinars tunisiens (27 millions d’euros) dans la région de Tataouine. Pour les manifestants, ces points n’ont pas été respectés par les autorités.
Ces manifestations interviennent alors que le pays traverse une crise économique longue d'une décennie, mais aggravée qui plus est par les effets de la pandémie du coronavirus et doublée d’une crise politique au sommet de l’Etat à cause de tiraillements politiques au sein de la coalition gouvernementale.