Tunisie. Coronavirus: interdiction de tous les rassemblements

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Le 04/10/2020 à 08h43, mis à jour le 04/10/2020 à 18h24

Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi a annoncé samedi soir l'interdiction de tout rassemblement, et réitéré l'obligation de porter le masque afin de ralentir la propagation du nouveau coronavirus, qui menace de saturer les hôpitaux.

"Les chiffres (...) ne sont pas rassurants et la situation épidémiologique nécessite une fermeté et des solutions urgentes", a-t-il déclaré samedi soir à la télévision.

Toutes les manifestations culturelles, commerciales, publiques ou privées sont interdites pendant les deux semaines à venir. Les administrations travailleront par roulement afin de limiter l'encombrement des transports tout en permettant "aux forces de production de poursuivre leur travail", a-t-il ajouté.

Mechichi a réitéré l'obligation de porter le masque dans les moyens de transport et les espaces publics fermés, excluant à nouveau tout confinement général car le pays "n'a plus la capacité de le supporter".

Il a laissé aux autorités régionales le soin de décréter des confinements locaux ou la fermeture des lieux de culte selon la situation épidémiologique.

Un couvre-feu a été imposé jeudi dans les régions côtières de Sousse et de Monastir ainsi que dans certaines zones autour de Sidi Bouzid, dans l'intérieur du pays, avec la suspension des marchés hebdomadaires.

Le port du masque imposé début août est resté longtemps lettre morte, pour le grand public comme pour certains responsables, et nombre de Tunisiens réclament une stratégie plus stricte.

Les autorités tunisiennes ont averti que les hôpitaux peinaient à faire face à l'afflux de malades.

La Tunisie, qui compte plus de 11,5 millions d'habitants, avait quasiment circonscrit la pandémie fin juin avec un millier de cas et cinquante morts, et a levé la plupart des restrictions durant l'été. Mais le nombre de cas confirmés dépasse désormais les 20.000, dont près de 300 décès.

"Si on n'arrive pas à infléchir cette courbe qui est vraiment en train de monter, on risque d'être débordés", a mis en garde Hechmi Louzir, porte-parole du comité scientifique de lutte contre le Covid-19.

Des hôpitaux de campagne vont être mis en place dans plusieurs villes, mais les autorités de la santé ont averti que les effectifs étaient limités, notamment dans les services de réanimation.

Le gouvernement prévoit de passer de 95 lits réanimation dans le public à 220 d'ici fin novembre, et de 100 à 200 dans le privé.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/10/2020 à 08h43, mis à jour le 04/10/2020 à 18h24