La Tunisie "a élaboré un protocole sanitaire propre au secteur touristique pour rassurer le monde sur sa capacité à accueillir progressivement des touristes, dans le cadre d'une prévention complète et en fonction de la situation sanitaire de chaque pays", a précisé le ministre dans des déclarations à la presse.
Ce protocole à l'état de projet sera présenté ultérieurement aux professionnels et aux services du ministère de la Santé pour le développer et adopter ses recommandations préventives et sanitaires. Il est préparé par l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a précisé le ministre.
Le protocole sanitaire dans le secteur du tourisme s'inscrit dans le cadre d'un "plan d'action stratégique et avant-gardiste" élaboré dans le but de se préparer à la reprise de l'activité touristique une fois la crise causée par le coronavirus terminée et pour assurer une bonne préparation des établissements touristiques à accueillir progressivement les touristes.
Lors d’un webinaire sur l'impact du Covid-19 sur le secteur du tourisme et de l'artisanat, il a estimé à environ deux milliards d’euros (6 milliards de dinars) les pertes enregistrées par le secteur, soulignant que la stratégie de relance s'articulera sur trois phases: une première phase de résistance, une phase de relance et une phase de réinvention du tourisme tunisien.
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Durant la première phase de résistance, l'Etat essayera, selon le ministre, de mettre en place les mécanismes d'accompagnement à même d'aider les différentes composantes du secteur touristique à atténuer l'effet de la crise et à tenir le coup.
Rappelant que le tourisme contribue à raison de 14% au PIB et offre près de 400 mille emplois directs et indirects avec un grand effet d'entrainement sur le reste des secteurs, Toumi a fait savoir que ces mesures seront nécessaires pour redonner confiance aux travailleurs du secteur touristique et préserver la paix sociale, et "c'est la raison pour laquelle, le maintien du personnel sera une condition essentielle pour bénéficier des crédits et des soutiens prévus par l'Etat".
S'agissant de la deuxième phase, celle de la relance du secteur, le ministre a déclaré "nous ne pouvons pas nous aventurer à donner des dates précises pour la relance et la réouverture des établissements touristiques".
"Cela reste tributaire de l'évolution de la situation sanitaire. Nous n'avons jusque-là pas fait de faux pas dans la gestion de la crise sanitaire et il ne faut pas se permettre d'en faire dans le futur. Il faut maintenir la courbe aplanie", a-t-il noté.
Le ministre a expliqué que les bons résultats obtenus jusque-là sur le plan sanitaire, s'ils se poursuivent, vont permettre à la Tunisie d'asseoir une crédibilité nécessaire à la relance du secteur.
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Il a, toutefois, indiqué que "son département a déjà entamé ses réflexions concernant la phase de relance en élaborant un protocole sanitaire qui sera bientôt validé et communiqué aux différents partenaires à travers les différentes représentations touristiques à l'étranger, les ambassadeurs tunisiens à l'étranger et les ambassadeurs étrangers accrédités à Tunis".
M. Toumi a aussi fait savoir qu'il est en train d'enchaîner les réunions avec les ambassadeurs étrangers pour essayer d'intégrer la Tunisie dans les short-lists des pays à visiter par les touristes fixées par certains pays européens, en donnant à ces pays toutes les garanties nécessaires pour la sécurité de leurs ressortissants, mais aussi en prenant toutes les mesures permettant de préserver la sécurité des Tunisiens et d'empêcher une nouvelle propagation du coronavirus dans le pays.
Il a, par ailleurs, précisé que la relance se fera d'abord avec les touristes locaux, puis avec ceux des pays voisins si la situation sanitaire dans ces pays le permet, et dans une prochaine étape avec les pays européens qui accepteront des ouvertures vers la Tunisie, en respectant les exigences sanitaires dictées par la pandémie.
La troisième phase sera, selon le responsable, celle de la réinvention du secteur touristique.
Selon lui, il s'agit de la phase autour de laquelle le ministère a élaboré son programme, mais dont la mise en œuvre a été retardée par la crise du coronavirus.
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"Cette réinvention passe inévitablement par une vraie diversification du produit touristique (Tourisme sportif, tourisme de croisière et de plaisance, tourisme de loisir) à travers une réelle valorisation du potentiel de toutes les régions", a-t-il indiqué.
"Cette phase devrait être la plus transversale possible et doit impliquer toutes les forces nationales. Le tourisme c'est le bout de la chaîne. L'attractivité touristique de nos régions et villes est aussi et surtout tributaire de la qualité de l'environnement, des infrastructures, de la qualité des routes et de l'éclairage public, de l'entretien des monuments historiques, des visas électroniques", a-t-il ajouté.
Toujours selon le ministre, la réinvention du secteur exige également une vraie digitalisation du secteur.
"Nous sommes très en retard en matière de digitalisation, mais il s'agit là d'un axe prioritaire de notre stratégie de réinvention du secteur", a poursuivi le ministre.
Avec la propagation du coronavirus depuis le début de l'année 2020, le nombre des touristes à l'échelle mondiale a baissé impactant ainsi les recettes de ce secteur vital dans plusieurs pays y compris la Tunisie qui a attiré, en 2019, plus de 9 millions de touristes.
En Tunisie, les recettes touristiques se sont situées au niveau de 317 millions d'euros (1 milliard de dinars) à la date du 10 mai courant, ce qui représente une baisse de 27%, par rapport à la même période de l'année dernière.