Somalie: afflux de blessés dans les hôpitaux en raison d’une «forte escalade des hostilités»

Scène d'une attaque des Shebab à Mogadiscio, Somalie.

Le 11/04/2025 à 11h12

Des hôpitaux de Somalie font face à un afflux de blessés du fait d’une «forte escalade des hostilités» dans plusieurs régions, a affirmé vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), alors que les jihadistes shebab avancent.

Les shebab, groupe armé lié à Al-Qaïda, sont repassés à l’offensive et ont multiplié les attaques ces derniers mois après être restés dans une posture défensive en 2022 et 2023, face au gouvernement qui avait repris l’avantage, aidé par ses partenaires internationaux.

«Plusieurs régions de la Somalie ont connu une forte escalade des hostilités, et les hôpitaux situés à proximité des lignes de front s’efforcent de répondre à une flambée des besoins», a indiqué le CICR dans un communiqué, qui affirme avoir dû livrer du matériel médical d’urgence à vingt structures afin qu’elles puissent traiter «un afflux de patients souffrant de blessures causées par armes».

Dans le seul hôpital Madina de la capitale Mogadiscio, 203 blessés par armes ont été recensés au premier trimestre, soit une augmentation de 26% par rapport au trois mois précédents, affirme l’ONG internationale.

D’après la Croix-Rouge, les hostilités se sont «considérablement intensifiées depuis mars 2025″ dans la région Moyenne-Shabelle et Shabelle inférieur, qui entourent Mogadiscio.

Des opérations militaires sont également entrées dans leur quatrième mois dans la région de Bari, au Puntland (Nord) et des «affrontements réguliers» se poursuivent dans celles de Sool et Sanaag, toutes deux dans le Nord-Ouest, selon le CICR.

Cette «recrudescence des combats dans tout le pays» a forcé plus de 100.000 personnes à fuir leur domicile, alors que la sécheresse est imminente et que «d’importants déficits de financement humanitaire menacent d’aggraver la crise et d’éroder les mécanismes de survie de millions de personnes», s’inquiète encore la Croix-Rouge.

Des shebab ont tiré début avril plusieurs obus de mortier près de l’aéroport de Mogadiscio, quelques semaines après avoir revendiqué l’explosion d’une bombe artisanale, qui avait failli frapper le convoi du président Hassan Cheikh Mohamoud.

Ces percées inquiètent d’autant plus quant à la fragilité du pouvoir que le soutien des États-Unis et de l’Union africaine (UA) au pays instable de la Corne de l’Afrique semble se fragiliser.


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/04/2025 à 11h12