Au Cameroun, le système éducatif commence à l’âge de quatre ans selon les orientations du gouvernement qui différencient le cycle obligatoire du cycle facultatif. Le cycle facultatif est celui de la maternelle qui compte la petite section, la moyenne section et la grande section.
Le cycle obligatoire lui, part de la Section d’initiation au langage (Sil) au cours moyen et deuxième année. Pour entrer à la Sil, le ministère de l’éducation de base exige de l’élève qu’il soit âgé de six ans afin qu’il obtienne son diplôme de fin du cycle primaire, le Certificat d’Etudes Primaires (Cep) pour le francophone ou le First School Leaving Certificate (Fslc) pour l’anglophone, à l’âge de douze ans. Pour être admis en première section de la maternelle, l’élève doit être âgé de quatre ans.
Seulement, de nombreux parents, pour que leurs enfants obtiennent plus rapidement leurs diplômes, les inscrivent à l’école à l’âge de trois ans arguant les aptitudes de leurs enfants. Landry Essomba en est de ceux-là «Pourquoi faire perdre du temps à un enfant qui parle couramment à l’âge deux ans? A mon sens, on ne devrait pas limiter l’âge d’entrée à l’école. Du temps plus que les enfants brillants obtiennent rapidement leurs diplômes. Quel parent refuserait que son enfant obtienne par exemple son baccalauréat à l’âge de 14 ans?», s’est-il interrogé.
En revanche, les spécialistes ne partagent pas cet enthousiasme et craignent «le risque d’épuisement de l’enfant dû à un rythme trop soutenu, des difficultés d’adaptation et des manques affectifs pour l’enfant qui n’est pas prêt à la séparation";
De leur côté, les professionnels de l’éducation exigent pourtant que la limitation de l’âge soit respectée pour éviter de soumettre les enfants à des charges psychologiques qu’ils ne sont pas prêts à supporter. Linette Abe, inspectrice d’arrondissement d’éducation de base dans la commune de Nsem le dit en ces termes «l’âge normal d’entrée à la maternelle est quatre ans à parce qu’à cet âge, l’enfant peut déjà transposer les éléments qu’il a ramenés du contexte familial à l’école. Autrement dit, il requiert toutes les aptitudes nécessaires pour son expression facile dans son environnement», a-t-elle déclaré.
La course aux diplômes précoces n’a pas un réel impact sur les sujets dans le contexte actuel du Cameroun, pourrait conclure un expert.
