Le Front Social Démocratique, en anglais Social Democratic Front (SDF) traverse actuellement une crise sans précédent. Les leaders du parti n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente avec leur président et fondateur de ce mouvement politique, sur la gestion transparente des finances et la manière avec laquelle les décisions sont prises.
Selon certains cadres du parti, c’est en violation des textes fondateurs que la première personnalité de ce parti politique prend certaines décisions. Les récentes décisions de Ni John Fru Ndi d’exclure un certain nombre de rebelles de son parti a d’ailleurs fait porter l’affaire devant les juridictions.
Pour les profanes, il est évident que le SDF a signé un pacte de non-violence avec le régime en place. «Durant les années 1990 et bien après, le SDF était un véritable parti politique de contre-pouvoir. Ses manifestations et ses réalisations en témoignaient. Actuellement, tout a changé. On a l’impression que le SDF caresse le parti au pouvoir dans le sens du poil. Et là, moi je ne me retrouve plus», déclare un militant visiblement remonté contre la nouvelle vision des leaders de son parti.
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La nomination récente d’un sénateur SDF par le Président Paul Biya, président du parti au pouvoir, a aussi renforcé les soupçons de rapprochement entre les deux partis politiques. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, avait pourtant raflé tous les sièges du Sénat après une élection sénatoriale âprement disputée. Preuve que le SDF est resté l’ombre de lui-même après un brillant parcours dans les années antérieures.
A l’Assemblée nationale, le parti de Ni John Fru Ndi ne compte actuellement que cinq députés sur les 180 possibles et se classe à la 3ème position, derrière l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès qui en totalise sept. Pourtant par le passé, le SDF avait plusieurs fois eu des groupes parlementaires que les partis politiques obtiennent après avoir gagné au moins 14 sièges à l’Assemblée nationale au terme d’une élection législative.
Certains analystes politiques soutiennent néanmoins que la crise séparatiste que le Cameroun connait dans sa partie anglophone est aussi une raison du délabrement du Social Democratic Front, parce que c’est sa zone d’expression par excellence.