Godeberthe Kanakuze est infirmière depuis plusieurs années. C’est l’une des infirmières récemment transférées au poste de santé de Gaseke, inauguré il y a un an. Les habitants de cette localité du district de Burera au Nord du Rwanda devaient marcher plusieurs kilomètres pour aller se faire soigner et c’était plus difficile notamment pour les femmes enceintes.
«Avant l’acquisition de ce poste de santé, plusieurs femmes de cette région accouchaient à la maison ou au bord des routes mais aujourd’hui c’est de l’histoire ancienne. Comme la maternité est maintenant tout près, toutes les femmes accouchent dans de meilleures conditions. On remarque également l’augmentation du nombre de personnes qui viennent se faire soigner», souligne Godeberthe Kanakuze.
La construction de ce poste de santé et le matériel médical ont coûté 400 millions de francs rwandais tirés des revenus miniers. Chaque année, le Rwanda reverse 10% des revenus miniers aux districts pour financer des projets communautaires comme ce poste de santé.
Pour Joseph Nsenga, Responsable de l’état civil, «le poste de santé opérait depuis une petite maison non loin d’ici qui n’avait pas de capacité suffisante pour prendre soin de tous les patients. La grande partie de ce nouvel établissement est une maternité construite en collaboration avec le district et l’Office rwandais des mines, du gaz et du pétrole.»
Entre 2019 et 2023, le système de partage des revenus miniers a alloué 2 milliards de francs rwandais à huit districts miniers et en 2022, l’exploitation minière a contribué à hauteur de 27,7 milliards de francs rwandais au trésor public.
L’exploitation minière au Rwanda a commencé au début des années 1930 et, depuis lors, le secteur minier a fait l’objet de vastes réformes. Il est aujourd’hui la deuxième source de revenus d’exportation du pays.
«Les minerais extraits ici sont principalement en filon ou en veine. La concentration de ces minerais est composée par l’or et le fer, ce qui forme ce qu’on appelle filons de quartz. Quand on fait le forage, on suit tout simplement ce filon d’or. Actuellement nous exploitons six filons d’or mais les études ont montré qu’il y en a douze qui sont parallèles», ajoute Thadée Byukusenge, ingénieur minier
La stratégie nationale de transformation de 2017-2024 fixe un objectif ambitieux pour le secteur minier, qui doit devenir une industrie de 1,5 milliard de dollars à l’horizon 2024. Pour y arriver, plusieurs réformes ont été opérées ces dernières années afin d’améliorer la conformité aux normes industrielles, d’investir dans les technologies de pointe et de donner la priorité au développement du capital humain.
En donnant la priorité à la sécurité, en adoptant les avancées technologiques et en s’engageant dans le développement communautaire, le Rwanda vise, à travers son secteur minier, une croissance durable qui bénéficie à son tour aux citoyens. En 2023, ce secteur a pu créer 72.000 emplois, au-delà de l’objectif de 60.000 fixé par les autorités.
Cette stratégie a permis d’attirer environ 150 sociétés et coopératives minières, principalement situées dans le sud et l’ouest du Rwanda même si les entrepreneurs dans ce secteur se plaignent toujours de ne pas avoir accès aux prêts bancaires.
Les ressources minérales du Rwanda comprennent la cassitérite, le coltan, le wolfram, la tourbe (utilisée pour la production d’électricité ou transformée en bois de chauffage), l’or et le nickel. En outre, le pays possède d’autres pierres précieuses telles que l’amphibolite, le granite, le quartzite, les roches volcaniques, l’argile, le sable et le gravier.
Le pays des mille collines est l’un des principaux producteurs de tantale, produisant environ 9% du tantale mondial utilisé dans la fabrication de appareils électroniques.
Le Rwanda abrite également deux raffineries d’or et d’étain, qui ont toutes deux la capacité de traiter de grandes quantités de minerais provenant du pays et de la région.