35 ans après son assassinat, l’ex-président liberien Samuel Doe reçoit des funérailles nationales

Des funérailles nationales pour Samuel Doe, 35 ans après son assassinat.

Le 27/06/2025 à 15h21

L’ex-président du Liberia, Samuel Doe, torturé et assassiné en 1990 au début de la guerre civile, va recevoir des rites funéraires vendredi aux côtés de sa femme dans leur propriété familiale dans l’est du pays, au quatrième jour de funérailles nationales.

La mort du président Samuel Doe, après dix ans d’un régime de terreur, constitue l’un des épisodes les plus macabres des deux guerres civiles qui ont ravagé ce pays d’Afrique de l’Ouest entre 1989 et 2003, faisant 250.000 morts.

Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi dans la ville de Zwedru pour assister à la procession des cercueils du couple présidentiel, après 3 jours de commémorations dans le pays dont une veillée mortuaire à Monrovia, a constaté une journaliste de l’AFP.

La dépouille du président Doe n’ayant jamais été retrouvée, c’est un cercueil vide qui sera mis en terre sur la propriété familiale aux côtés de celui de sa femme, Nancy Doe, décédée en mai dernier.

Ces funérailles, les premières que reçoit le président Doe, participent à un «large effort» du gouvernement pour «promouvoir la réconciliation nationale», a indiqué jeudi sur sa page Facebook le président du Liberia, Joseph Boakai, qui a fait le déplacement pour assister aux rites funéraires.

Les guerres civiles au Liberia sont parmi les conflits les plus atroces du continent africain, avec massacres, mutilations, viols, actes de cannibalisme et recrutement forcé d’enfants soldats.

Après une bataille de plusieurs mois pour le contrôle de Monrovia, le président Doe fut capturé en septembre 1990 par les hommes du chef de guerre Prince Johnson.

Dans une vidéo qui a fait le tour du monde, le chef de guerre fut alors filmé en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient le président Doe, avant de lui arracher lui-même un bout d’oreille.

Le corps mutilé de M. Doe sera ensuite exhibé dans les rues de Monrovia.

En prenant le pouvoir par un putsch en 1980, Samuel Doe était devenu le premier représentant de populations autochones à diriger la plus ancienne République d’Afrique subsaharienne, fondée en 1822 sous l’impulsion des Etats-Unis pour des esclaves noirs affranchis, indépendante depuis 1847.

Ce faisant, le jeune militaire de 29 ans mettait un terme à près d’un siècle et demi de domination du pays par les descendants d’esclaves américains. Mais dès son accession au pouvoir, le pays a basculé dans un régime de terreur avec l’exécution en public sur une plage de 13 membres du gouvernement renversé.

Par le360
Le 27/06/2025 à 15h21