«Cette autorisation ponctuelle et provisoire ne saura être une règle de conduite», a néanmoins prévenu le ministre devant la presse à Cotonou, faisant comprendre que Porto-Novo pourrait à nouveau suspendre son autorisation en cas de manque de coopération de la part de Niamey, notamment sur la réouverture totale de leur frontière commune.
Le Niger a inauguré en novembre un oléoduc géant qui vise à permettre l’acheminement jusqu’au Bénin voisin du pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois.
Mais le chargement de pétrole nigérien au port de Sèmè Kpodji n’a pas pu démarrer, d’abord à cause de la fermeture des frontières entre le Niger et ses voisins après les sanctions imposées à Niamey par l’organisation ouest-africaine Cedeao, à la suite du coup d’État qui a renversé le président Mohammed Bazoum en juillet 2023.
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Ensuite, malgré l’annonce de la fin des sanctions fin février et la volonté du Bénin de réouvrir sa frontière, parce que le Niger a maintenu son côté fermé.
Cela avait irrité le président béninois Patrice Talon, qui avait appelé la semaine dernière les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière, si Niamey voulait exporter son pétrole depuis le port de Sèmè.
«Le Bénin autorise le chargement du premier navire qui mouille actuellement dans nos eaux», a indiqué le ministre des Mines, précisant que son pays n’avait «aucun intérêt à nuire à l’Etat du Niger et à Wapco», le partenaire chinois qui opère l’oléoduc.
Cette décision fait suite à la visite d’une délégation de fonctionnaires des ministères chinois des Affaires étrangères et de l’Energie, ainsi que de cadres de China National Petroleum Corp (CNPC), qui se sont entretenus avec Patrice Talon et les ministres béninois des Mines et des Affaires étrangères mercredi, selon les informations du site d’information spécialisé Africa Intelligence.
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Le porte-parole du gouvernement avait déclaré à l’AFP mercredi matin ne pas avoir d’informations sur cette visite.
«Nous avons la conviction que ce pipeline sera symbole d’amitié entre les trois pays», a indiqué Wen Yuan, un des représentants de Wapco, filiale de la CNPC, qui était présent lors de la déclaration à la presse du ministre des Mines.
«Nous sommes actuellement au stade de mise en production, de transport et d’exploitation du pétrole», a-t-il précisé.
La fermeture de la frontière avec le Niger a eu un impact important sur les recettes publiques du Bénin et sur le coût des denrées alimentaires qui ont augmenté.