Côte d’Ivoire: le porte-parole du principal parti d’opposition placé en garde à vue

Soumaïla Bredoumy, porte-parole et député du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).

Le 27/11/2025 à 06h54

Le porte-parole du principal parti d’opposition ivoirien a été placé en garde à vue mercredi à la préfecture de police d’Abidjan, soupçonné de 11 chefs d’accusation, dont celui d’«actes terroristes», a appris l’AFP auprès de l’un de ses avocats.

Soumaïla Bredoumy est également député du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et candidat aux élections législatives qui se tiendront fin décembre, deux mois après la présidentielle.

De retour en Côte d’Ivoire lundi après plusieurs mois hors du pays, M. Bredoumy a reçu une convocation mardi et s’est présenté «aujourd’hui à la préfecture de police d’Abidjan», a affirmé à l’AFP Me Jean-Chrysostome Blessy, qui l’a accompagné.

Invoquant son immunité parlementaire, «il a fait valoir son droit à garder le silence», a-t-il dit.

«Le parquet a ensuite demandé à ce qu’il soit placé en garde à vue» pour des actes commis «en flagrant délit», a-t-il ajouté.

Selon la Constitution ivoirienne, «aucun membre du Parlement ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de la chambre dont il est membre, sauf le cas de flagrant délit».

Soumaïla Bredoumy est poursuivi pour 11 motifs, dont des «actes terroristes, incitation au meurtre, complot contre l’autorité de l’Etat, atteinte à la sûreté de l’Etat» et «atteinte à l’ordre public», a affirmé Me Jean-Chrysostome Blessy.

Il doit également répondre des chefs d’accusation suivants: «appels à l’insurrection, à la haine et à la xénophobie, vol, incendie volontaire de biens publics et privés, incitation à la révolte populaire, inobservation d’une décision de justice et administrative» et «dénonciation calomnieuse», a-t-il ajouté.

La garde à vue peut durer 48 heures et être prolongée de 24 heures.

«C’est une violation grave de l’état de droit, du droit parlementaire» et «il n’y a pas de flagrant délit», a dénoncé Me Blessy dans une déclaration vidéo publiée sur Facebook.

Le scrutin présidentiel, remporté par Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, s’est globalement déroulé dans le calme, totalisant toutefois 11 morts selon des sources officielles et des séries d’arrestations sur plusieurs mois, notamment de personnalités politiques, selon les partis.

Plusieurs figures de l’opposition avaient été exclues du scrutin, dont l’ancien président Laurent Gbagbo. Son parti boycottera les élections législatives du 27 décembre.

Par Le360 (avec AFP)
Le 27/11/2025 à 06h54