Présidentielle ivoirienne: les principaux partis d’opposition vont «quitter» la commission électorale

Une femme passe devant les listes électorales le 18 mars 2025 à Abidjan après que la CEI a publié la liste provisoire pour la présidentielle du 25 octobre 2025

Une femme passe devant les listes électorales le 18 mars 2025 à Abidjan après que la CEI a publié la liste provisoire pour la présidentielle du 25 octobre 2025. AFP or licensors

Le 11/04/2025 à 15h11

Les principaux partis d’opposition en Côte d’Ivoire «vont quitter» la Commission électorale indépendante (CEI), pour protester contre le manque d’indépendance de cet organisme chargé de préparer la présidentielle du 25 octobre, a annoncé vendredi à Abidjan un responsable de l’opposition.

Cette décision, qui n’implique pas un boycott du scrutin, vient ponctuer des mois de protestations de l’opposition qui accuse la CEI de manquer de transparence, voire d’être inféodée au pouvoir.

«Dans les heures à venir, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, principal parti d’opposition) et la CAP (Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire, regroupant 25 partis d’opposition) vont quitter la CEI», a annoncé devant des militants, le chef des députés du PDCI, Simon Doho.

«Le communiqué est en train d’être préparé. Officiellement, nous allons quitter la CEI», a-t-il ajouté au siège du parti lors d’une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux.

L’ex-président et opposant Laurent Gbagbo a annoncé également que son parti, Parti des peuples africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI), a «pris la décision de suspendre (sa) participation» à la commission électorale refusant de «cautionner un processus électoral qui porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation».

M. Gbagbo, candidat déclaré à la présidentielle est absent de la liste électorale provisoire, en raison d’une condamnation pénale et est donc pour l’heure inéligible.

De son coté, le président du PDCI Tidjane Thiam, 62 ans, lui aussi candidat déclaré à la présidentielle, fait face depuis plusieurs semaines à des débats et des procédures juridiques autour de sa nationalité.

En février, M. Thiam avait annoncé renoncer à sa nationalité française, qu’il avait reçue en 1987, une condition sine qua non pour être candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire.

La mesure a pris effet par décret le 20 mars, mais pour ses détracteurs qui invoquent le code de la nationalité, Tidjane Thiam a entre-temps perdu sa nationalité ivoirienne.

Une militante du PDCI, Valérie Yapo, a même saisi la justice pour faire annuler l’élection de Thiam à la tête du parti. Une décision était attendue vendredi, mais un tribunal d’Abidjan s’est déclaré incompétent sur le sujet.

«Est-ce que quelqu’un de sérieux peut dire que Tidjane Thiam n’est pas ivoirien?», a lancé vendredi le chef des députés PDCI. «La juge a reculé grâce à votre détermination», a-t-il affirmé face aux militants.

«Cette décision est une première étape. Le Président Thiam reste vigilant et déterminé à ce que le processus électoral se déroule dans un cadre loyal, inclusif et démocratique» a déclaré à l’AFP, son avocat Me Mathias Chichportich.

Une convention du PDCI doit officiellement désigner M. Thiam comme candidat du parti, le 16 avril.


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/04/2025 à 15h11