Parmi les manifestants, certains brandissaient des banderoles ou des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Le système de santé est défaillant, les dirigeants se goinfrent!» ou encore «Les Gambiens ne sont pas les esclaves de la corruption».
Les manifestants ont également réclamé plus de justice dans le pays, accusant le pouvoir du président Adama Barrow d’être responsable de plusieurs scandales.
Ils reprochent notamment au régime de Barrow la mort en 2022 de dizaines d’enfants à cause de sirops contre la toux frelatés importés d’Inde.
Soixante-dix enfants âgés de 5 ans ou moins sont morts en 2022 après avoir pris ces médicaments en vente libre, ce qui avait provoqué un tollé national dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest peuplé d’environ 2,5 millions d’habitants.
«Nous vivons depuis si longtemps sous le joug du pillage et de la spoliation, et la corruption est endémique dans ce pays», a fustigé auprès de l’AFP Fallou Gallas Ceesay, directeur de programme du mouvement de jeunesse Gambians Against Looted Assets (GALA), organisation à l’initiative de la manifestation.
Parmi les autres points de la contestation figurent des scandales financiers présumés liés notamment à la gestion de la pandémie du Covid-19, ou encore un détournement de fonds présumé au sein de la direction du port de Gambie.
«Ce ne sont pas seulement les jeunes qui se sont mobilisés aujourd’hui, c’est tout le pays qui veut faire en sorte que la corruption appartienne au passé», a souligné Omar Saibo, porte-parole de GALA.
La Gambie a connu plusieurs années de dictature féroce sous l’ex-président Yahya Jammeh (1994-2017). Il a perdu le pouvoir après avoir été battu à la surprise générale lors de la présidentielle de 2016 par Adama Barrow.
M. Barrow a ensuite largement remporté un deuxième mandat en décembre 2021.