Avoir le cacao et l’argent du cacao. Cela pourrait bien résumer la nouvelle dynamique enclenchée par la Côte d’Ivoire et le Ghana, des pays où la filière de l’or brun est vitale. Ces deux pays, représentant plus de 60 % de la production mondiale, sont suivis de loin par l’Equateur.
Paradoxalement, les producteurs ivoiriens et ghanéens en tirent peu de bénéfices comparés aux majeurs de la transformation de la matière première qui en fixent le prix d’achat, générant ainsi des profits importants.
Les cacaoculteurs sont les plus grandes victimes de cette dépendance aux cours mondiaux. Pour mettre un terme à cette injustice, les figures de proue de la production de l’or brun veulent faire front commun. En effet, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui produisent respectivement 2,2 millions et près d’un million de tonnes par an, sont bien déterminés, semble-t-il, à s’unir pour consolider la filière et améliorer dans la foulée les revenus des planteurs.
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«L’idée était de venir saluer le Premier ministre, afin de partager les résultats des assises entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Mais aussi passer en revue l’état de la filière dans nos deux pays, notamment celui du marché», a indiqué Joseph Boahen, Directeur Général de Ghana Cocoa Board, qui s’est rendu, la semaine dernière, à Abidjan à la tête d’une forte délégation ghanéenne.
Joseph Boahen a, par ailleurs, indiqué que les deux pays travaillent à mettre sur pied de nouveaux axes sur lesquels les réflexions vont être approfondies, comme «la recherche, les facteurs du climat sur le cacao», souligne un communiqué de presse du gouvernement ivoirien.
Pour le chef de la délégation ghanéenne, toutes ces initiatives obéissent à un seul objectif «la volonté des Présidents Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo, pour l’amélioration des revenus des planteurs».
Cet éveil des consciences à Abidjan et Accra n’est pas un hasard. Les perspectives du marché du cacao sont pour le moins très prometteuses.
En juin dernier, le cours du cacao a flambé pour atteindre son plus haut niveau sur la place de Londres depuis 1977. Une situation qui s’explique par des conditions météorologiques défavorables à l’origine de la baisse de la production mais qui devraient bénéficier aux deux premiers producteurs mondiaux.