Tima Maïga joue depuis très longtemps la guitare. A son arc, s’ajoute désormais le ngoni, un instrument de musique jusqu’ici réservé aux hommes. Et Habibatou Sissoko, une de ses tantes ne pouvait qu’en être fière, comme le sont les autres femmes du pays. Avant Tima, seuls les hommes avaient le droit de faire naître des mélodies de ce trois cordes.
Formé d’une caisse de résonance recouverte d’une peau de chèvre et d’un manche en bois, le ngoni existe en plusieurs variantes. A l’origine, selon la mémoire locale, le griot jouait de cet instrument pour faire l’éloge des grands chasseurs, nécessairement hommes, et pour évoquer des campagnes de chasse.
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Pour son encadreur, Mamadou Kamissoko, professeur de musique au conservatoire des arts et métiers, Tima Maïga fait preuve de beaucoup de courage, car au début, elle appréhendait d’en jouer. Au Mali, le djéli ngoni est entouré de beaucoup de mythes.
C’est au conservatoire qu’elle s’est rendue compte que tout le monde peut en jouer, mêmes les femmes. Tima Maïga fait la fierté des maliennes aujourd’hui, elle joue dans plusieurs localités du pays. En 2018, elle obtient son master au conservatoire Balla Fasseké de Bamako et créé son propre groupe qui allie rythmes traditionnels africains, blues, gospel et reggae.