Pays en voie de développement, le Niger qui compte 25 millions d’habitants, à l’instar des autres pays du monde et d’Afrique en particulier, est confronté au fléau de la corruption et de l’enrichissement illicite qui entravent son développement socioéconomique.
«Dans la sphère économique, nous savons tous que le plus petit service demandé à un employé de l’État est subordonné, le plus souvent, à de petits frais qui ne sont pas prévus par la loi. Même pour avoir une pièce d’identité ou une pièce d’état civil, souvent et surtout si vous voulez que ça aille vite, vous devrez graisser la patte à quelqu’un», explique Hamma Hammadou, homme politique nigérien.
«On n’a pas besoin de dire que la corruption prend de l’ampleur au Niger, on voit ça à l’œil nu, que ça soit sur les routes, dans les services ou dans les prestations de services...», déclare Adamou Oumarou, acteur de la société civile.
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Au Niger, selon des sources officielles, l’indice de perception de la corruption dans le secteur public était de 68 points en 2022. L’échelle est graduée de 0 à 100, plus le score est élevé, plus la corruption est élevée.
La corruption et l’enrichissement illicite se manifestent sous différentes formes, de différentes manières à travers le pays. Mieux encore les contrevenants se montrent de plus en plus astucieux.
«Aujourd’hui, un papier qu’on ne peut obtenir qu’en une semaine, on peut l’avoir en une seule journée, il suffit juste de proposer quelque chose, si non on ne te regarde même pas. J’ai été victime de cela plusieurs fois», déclare Djibo Houssayni.
En plus des différentes Inspections ou l’Agence Judiciaire de l’Etat (AJE) voire le pôle économique et financier du ministère de la Justice, le Niger a dû créer il y a des années plusieurs autres mécanismes et structures de lutte contre la corruption. La Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières CENTIF, la Ligne Verte en sont les plus connues.
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Il est donc possible pour les citoyens de procéder aux dénonciations d’actes de corruption. «La véritable mission de la HALCIA, c’est de mettre fin à la corruption quel qu’en soit l’envergure», explique Abass Djibo, syndicaliste.
Malgré les résultats engrangés, le phénomène persiste et les attentes des populations sont nombreuses. Certains estiment que cette lutte est beaucoup plus théorique que réelle: «Il ne peut y avoir que deux solutions à ce problème. En premier lieu, la pédagogie, c’est à dire l’instruction par laquelle on transmet le savoir, le sens du civisme, c’est la première façon de lutter contre la corruption et ça va être sur le long terme. En second, il y’ ce qui s’appelle la sanction. Il faut les mettre en prison et les priver des moyens pour lesquels ils ont été corrompus», explique Hamma Hammadou, homme politique nigérien.
Le Niger occupe actuellement la 125ème place sur 191 pays. Une place qui en fait un mauvais élève en matière de lutte contre la corruption.