Les discussions avec Orano ont permis de «voir comment l’exploitation pourrait durer le plus longtemps possible avec de nouveaux permis, de nouveaux moyens pour réduire les charges, et voir comment la durée de vie de la mine pourrait être prolongée», a déclaré Mme Hadiza Ousseïni, ministre nigérienne des Mines, lors de la signature de l’accord avec Nicolas Maes, PDG de Orano Mining.
«Nous parlons de l’horizon 2040, alors qu’initialement on était à l’horizon 2029», a-t-elle ajouté.
Orano exploitait depuis 50 ans deux mines dans le nord du Niger, la Somaïr (Société des mines de l’Aïr) et la Compagnie des mines d’Akokan (Cominak): cette dernière a fermé en 2021.
«Cet accord matérialise le double engagement industriel et sociétal d’Orano au Niger, dans le respect de la réglementation» nationale, a affirmé Nicolas Maes. «Nous nous engageons mutuellement à collaborer pour permettre à la Somaïr de durer, pour exploiter le plein potentiel des gisements et faire durer cette mine un maximum d’années possible», a-t-il assuré.
Lire aussi : Niger: l’exploitation d’une mine d’uranium canadienne suspendue par la justice
En revanche, les deux partenaires ont décidé de repousser le début de l’exploitation d’Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, également dans le nord du Niger, dont les réserves ont été estimées à environ 200.000 tonnes.
Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l’uranium sur le marché mondial après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, l’ont gelée.
Selon Nicolas Maes, l’accord signé jeudi a «reconfiguré» le projet Imouraren afin «de trouver un équilibre économique, tout en diminuant significativement son empreinte environnementale».
Lire aussi : Au Niger, les millions de tonnes de déchets d’une mine d’uranium font peur
«De par la loi minière, on se donne généralement un horizon de dix ans (pour exploiter), c’est la période maximale pour chercher et voir comment on peut exploiter ce qu’on a à Imouraren, ça peut être dix ans, comme ça peut être moins», selon Mme Ousseïni.
Elle a affirmé que «les parties sont d’accord» qu’Imouraren est désormais «une société qui va reprendre la recherche pour bâtir une nouvelle étude de faisabilité».
En mars, Matthieu Davrinche, directeur d’Imouraren SA, avait déclaré à l’AFP que la décision d’exploiter cette mine serait prise en 2028, après des essais qui doivent débuter l’an prochain.
Orano s’est par ailleurs engagé à injecter 26 milliards FCFA (environ 39 millions d’euros) dans des secteurs «prioritaires» au Niger, dont l’éducation, selon M. Maes.