En milieu d’après-midi, le stade Seyni Kountché, le plus grand du Niger et d’une capacité de 30.000 places, était aux deux tiers rempli, enveloppé par le bourdon des vuvuzelas.
Drapeaux nigériens, algériens, russes, parsèment les tribunes et des acrobates peints aux couleurs du drapeau national font le spectacle au milieu de la pelouse laissée vide.
Ramatou Ibrahim Boubacar, mannequin, s’est, elle, parée de drapeaux nigeriens des pieds à la tête, enroulée dans un foulard vert, blanc et orange, les couleurs nationales.
«On a le droit de choisir les partenaires qu’on veut, la France doit respecter ce choix», dit-elle. «Depuis soixante ans on n’a jamais été indépendants, on l’est seulement depuis le jour du coup d’Etat» du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, estime-t-elle, ajoutant: «alors nous sommes à 100% derrière le CNSP».
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Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, a depuis pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée.
Ce nouveau rassemblement en soutien au CNSP, se tient au lendemain de sa décision d’expulser l’ambassadeur de France au Niger, lui donnant 48 heures pour partir, une décision aussitôt rejetée par Paris pour qui les «putschistes n’ont pas autorité» pour ce faire.
«L’ambassadeur de la France, au lieu de quitter, pense que c’est la terre de ses parents», peste Idrissa Halidou, agent de santé et membre de l’Association nigérienne pour la sauvegarde de la patrie. «Nous sommes un peuple de guerriers, nous sommes prêts à nous battre contre les forces de la Cedeao», ajoute-t-il.
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La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé après le coup d’Etat d’imposer de lourdes sanctions économiques et financières au Niger, suspendu de l’organisation, et a également menacé d’y intervenir militairement afin de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Les nouveaux maîtres de Niamey ont accusé la Cedeao d’être à «la solde» de la France qui dispose au Niger de 1.500 soldats. Ces derniers, avant le coup d’Etat, participaient à la lutte contre les groupes jihadistes qui ensanglantent depuis des années ce pays et une grande partie du Sahel.