Les médias algériens ont globalement préféré mettre l’accent sur l’annonce de la prochaine visite du président français Emmanuel Macron en Algérie et non le contenu des discussions que celui-ci a eues avec le président Bouteflika.
L’agence officielle APS souligne tout de même que les deux dirigeants ont eu «un échange de vues sur la situation en Libye et au Mali et ont souligné leur détermination commune pour conjuguer leurs efforts en vue d’extirper le terrorisme de la région du Sahel».
Une chose est claire, le nouveau président français lie le retour à la paix au Mali et l’élimination des groupuscules terroristes qui essaiment au Sahel à la volonté claire d’Alger de s'associer à la lutte contre le terrorisme. En atteste, le contenu des deux premiers coups de fil de Macron à Bouteflika et surtout le discours fort prononcé lors de sa première sortie sur le continent en visite aux militaires français de la force Barkhane au Mali.
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Pour rappel, ce dernier appel intervient après l'échange téléphonique du 18 mai dernier, au cours duquel Emmanuel Macron avait haussé le ton à l’égard de l’Algérie et son rôle dans la persistance du terrorisme au niveau de la région du Sahel.
Il avait martelé cette vérité dans son discours à Gao, avec des termes clairs : «moi, ce que je veux, en début de mandat, c’est une exigence sans doute renforcée à l’égard des Etats du Sahel et de l’Algérie», avant d’ajouter «pour que tout ce qui est inscrit dans les accords d’Alger soit appliqué et pour que la responsabilité de tous et de toutes prise (…). On ne peut pas manifester quelque faiblesses que ce soit à l’égard de groupes terroristes, quelles que soient les raisons politiques domestiques».
Ainsi, en deux appels et un discours au Mali, le président français se démarque de ses prédécesseurs en mettant Alger au cœur de la problématique terroriste au niveau du Sahel. Il faut dire que les liens entre Alger et certains dirigeants de groupes terroristes présents au Mali ne sont un secret pour personne.
Enfin, il faut souligner qu’après sa visite au Maroc, programmée les 14 et 15 juin courant, Emmanuel Macron a confirmé à son homologue sa prochaine visite en Algérie dans les prochaines semaines. Occasion de tirer au clair le rôle qu’attendent les nouvelles autorités françaises de l’Algérie dans cette lutte contre le terrorisme au niveau de la région.