Mevlüt Cavusoglu est attendu ce lundi 6 janvier à Alger. Selon le ministère des Affaires étrangères turc, «lors des réunions qui auront lieu à cette occasion, tous les aspects des relations bilatérales turco-algériennes seront discutés et l’on procédera également à un échange de vues sur les développements régionaux et les questions internationales».
Une chose est toutefois certaine. Si le communiqué ne cite pas explicitement le problème libyen, il est certain que la Libye sera au cœur des discussions entre les chefs de la diplomatie des deux pays, lors de cette visite «surprise».
En effet, cette visite, qui a lieu ces lundi 6 et mardi 7 janvier 2020, intervient juste après l’annonce par Tayyip Recep Erdogan du début du déploiement de soldats turcs en Libye.
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La présence du ministre des Affaires étrangères turc à Alger intervient dans un contexte particulier, marqué par les tensons en Libye et la décision de la Turquie d’y envoyer des troupes, pour soutenir le Gouvernement d’union nationale face à une offensive lancée par le maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne, Tripoli.
Et l’Algérie, qui partage avec la Libye une longue frontière, s'est catégoriquement opposée à cette intervention turque chez son voisin, craignant que la situation n’empire avec des conséquences néfastes sur la sécurité de la région.
Face à ce risque, Alger a déployé d’importantes forces armées à sa frontière avec la Libye.
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De plus, le ministre des Affaires étrangères algérien, Sabri Boukadoum, a lui aussi haussé le ton la semaine dernière, devant l’éventualité de l’intervention armée turque en Libye, après l’approbation par l’assemblée turque de l’envoi de soldats en Libye.
Sabri Boukadoum avait ainsi envoyé un message clair aux Turcs, annonçant que «l’Algérie n’accepte aucune présence étrangère sur le sol du pays voisin et cela, quel que soit le pays qui veut intervenir».
Le chef de la diplomatie algérienne ciblait évidemment la Turquie.
Aussi, avec la visite attendue ce jour de Mevlüt Cavusiglu, la Turquie va tenter d'arrondir les angles avec le puissant voisin algérien, catégoriquement opposé à la présence de forces étrangères à ses frontières, et qui risque, après les forces occidentales au Sahel, de voir les Turcs débarquer aussi à l'ouest de ses frontières.