C’est la débandade des enseignantes des régions du Sud algérien, particulièrement pour celles de la ville de Bordj Badji Mokhtar suite à l’horrible viol de 9 enseignantes, dans la nuit du 17 au 18 mai, dans leur lieu de résidence officielle. Un calvaire que les résidentes ont enduré 2 heures durant sans qu’aucune autorité ne vienne à leur secours.
Du coup, les enseignantes ont décidé de quitter la région en masse pour éviter un énième viol collectif à leur encontre. Ainsi, selon El Watan, «cinquante sept enseignantes, tout cycle confondu, ont quitté la ville par avion, trente huit autres ont pris le risque de faire le voyage par route, jusqu’à Adrar (770 km en grande partie en piste), dans des camions, et vingt autres sont parties mercredi dernier, fuyant le climat de terreur, qui règne depuis l’agression menée en pleine nuit, contre neuf institutrices à l’intérieur de l’école N°10 de Bord Badji Mokhtar, où elles enseignent».
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Il faut dire que ces agressions à l’encontre des enseignantes sans défense ont tendance à se multiplier touchant particulièrement ce corps d’enseignantes sans que les autorités de la région ne daignent lever le petit doigt. Et d’après les enseignantes, c’est la quatrième fois qu’un tel crime se produit sans que les autorités ne réagissent.
Et même cette fois-ci, elles ont au début fait la sourde oreille avant que les populations indignées sur les réseaux sociaux ne les obligent à réagir face à ces viols et agressions touchant le corps d’enseignantes affectées dans cette région.
Celles-ci, ne se sentent plus en sécurité dans la région, ont préféré la solution radicale en décidant de quitter la région. Outre la crainte d’autres viols collectifs, les enseignantes fuient aussi les pressions et les menaces de représailles des familles de leurs bourreaux qu’elles ont identifiés et permis leurs arrestations.
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Face à cette situation de terreur, les syndicats de l’éducation, en solidarité avec les victimes, ont décidé de suspendre les cours dans tous les établissements de la wilaya d’Adrar et de Bordj Badji Mokhtar. Ce mouvement de protestation se poursuivra, malgré l’approche des examens de fin d’année et ce, jusqu’à ce que le ministre de l’Education fasse le déplacement à Bordj Badji Mokhtar.
Les enseignants menacent même de boycotter les examens de fin d’année. Ce qui serait catastrophique pour les enfants de la région qui doivent déjà faire face au départ des enseignantes dont certaines risquent de ne plus remettre les pieds dans cette région.
«Il n’y aura pas de reprise des cours tant que les conditions de sécurité des enseignantes ne seront pas convenablement assurées», a assuré à l’AFP Mohamed Belamri, secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l’Education (SATE), avant d’insister qu'«on ne vas pas renvoyer (à l’école) nos filles pour qu’elles se fassent agresser une nouvelle fois».
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A noter que suite à cette agression, les autorités algériennes avaient préféré garder le silence. Toutefois, le tollé provoqué par celle-ci et sous l’effet des réseaux sociaux sur lesquels les citoyens algériens ont affiché leur indignation et leur incompréhension du silence des autorités, ces dernières ont fini par sortir de leur silence et annoncé l’ouverture d’une enquête.
Selon les derniers rebondissement de celle-ci, le parquet de la Cour d’Adrar a révélé «un cas de viol commis sur une enseignante», «coups et lésions corporelles graves sur quatre enseignantes», «menaces à l’arme blanche», «vol d’effets personnels»,… Toutefois, connaissant les mentalités, de nombreuses enseignantes préfèrent certainement ne pas faire état de viol pour éviter d’être indexée par la société.
Pour le moment, neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette agression et 4 ont déjà avoué avoir participé à cette agression.