Afrique Subsaharienne: une croissance plombée par la faiblesse des prix des matières premières

Le 12/04/2016 à 11h57

La Banque mondiale a rendu public son rapport annuel 2015 et les perspectives 2016 sur les économies d’Afrique subsaharienne. L’évolution des cours des matières premières a négativement impacté la croissance de la région, particulièrement chez les producteurs de pétrole.

La région Afrique Subsaharienne présente de mauvaises perspectives de croissance pour l’année 2016, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) rendu public lundi après midi à Washington, quelques jours avant la tenue des Assemblées générales annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, prévues en fin de semaine.Une rencontre très attendue, regroupant l'élite financière mondiale, les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales et de nombreux hauts responsables au sein des institutions économiques financières de la planète.Le rapport de la Banque mondiale relève «une croissance 2015 molle plombée par la faiblesse et la volatilité des prix des matières premières». Selon le rapport, l’environnement mondial dans lequel a évolue l’Afrique subsaharienne (ASS) s’est trouvé considérablement affaibli par l’effondrement des prix des matières premières.Les effets de cette conjoncture internationale se sont traduits par «une croissance moyenne du Produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 3%, contre 4,5% en 2014, soit le plus bas niveau depuis six ans. «Cette décélération est due à la baisse des prix des matières premières, notamment la chute des cours du pétrole, la faiblesse de la croissance des économies des principaux partenaires commerciaux, l’augmentation du coût de l’emprunt sur le marché des capitaux à cause de la hausse des risques et les difficultés intérieures», souligne le rapport.Un impact négatif qui réside dans le fait que les pays de l’Afrique subsaharienne sont de grands exportateurs de produits de base. En effet, selon le rapport, la structure des exportations de l’Afrique subsaharienne montre que «les hydrocarbures, les minerais et métaux représentent 60% des exportations, les produits manufacturés 16% et les produits agricoles seulement 10%».Toutefois, cette appréciation du rapport de l’institution financière internationale cache «des disparités» suivant les pays.Ainsi, les états exportateurs de pétrole ont souffert plus de la nouvelle situation «avec une croissance moyenne tombée de 5,4% en 2014, à 2,9% en 2015». Le ralentissement a été moins marqué dans les économies des pays importateurs de pétrole et au niveau des pays ayant des économies plus diversifiées.Enfin, le rapport de la Banque mondiale note une contraction de l’afflux de capitaux vers la région ASS en 2015, notamment par rapport à 2014.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 12/04/2016 à 11h57