Rien ne va plus pour les deux premières économies africaines. Les incertitudes politques et la chute des cours des matières premières ont eu raison des deux plus grandes économies africaines.
"Les deux pays sont clairement inscrits dans une trajectoire de déclin", indique Manji Cheto, vice-président du cabinet Teneo Intelligence, expliquant que l’incertitude politique représente un frein majeur à la croissance en Afrique du sud.
Dans le cas du Nigeria, l’analyste estime que les politiques adoptées par le gouvernement d’Abuja en réaction à la chute des cours des produits pétroliers risquent de ne pas donner les résultats escomptés.
Pour sa part, Sizwe Nxedlana, économiste-en-chef au sein de First National Bank (FNB, basée à Johannesburg), indique que les deux pays sont en train de trouver le moyen de contrer l’impact du déclin des prix des matières premières.
"L’Afrique du sud peut trouver un certain réconfort dans la diversité de son tissu économique par rapport au Nigeria, où le pétrole est la première source de revenu", ajoute l’analyste.
Pour le Nigeria, les analystes attendent la sortie mercredi d’un rapport gouvernemental sur l’état de l’économie de ce pays.
Des analyses publiées dans la presse nigériane estiment que le rapport devra confirmer la contraction du PIB nigérian pour le deuxième trimestre consécutif, laquelle contraction intervient dans le sillage de la baisse des rentrées pétrolières du Nigeria.
Pour sa part, l’Afrique du sud, qui même en évitant de justesse une récession au deuxième trimestre de l’année en cours, est plombée par une croissance anémique.
L’incertitude politique accentue les problèmes économiques de ce pays qui peine à renouer avec ces années fastes ayant suivi le démantèlement du régime de l’apartheid en 1994.
Cette incertitude s’est aggravée la semaine dernière suite à la convocation du ministre des Finances, Gordhan Pravin, par une unité d’élite de la police sud-africaine, dans le cadre d’une affaire d’espionnage.