C'est une conclusion sans appel que vient de tirer la Banque Mondiale concernant l'état "des institutions et des politiques" sur le continent. Leur "qualité s’est détériorée en Afrique subsaharienne, dans un contexte marqué par une conjoncture économique mondiale difficile et une situation intérieure complexe", soulignent les auteurs du rapport publié le 24 juillet courant.
Et d'ajouter: "la note moyenne attribuée à la qualité des politiques et des institutions (CPIA) des pays d’Afrique subsaharienne admissibles aux crédits de l’International development association (IDA) a légèrement baissé en 2016 pour atteindre 3,1". Il convient de signaler que 78 pays, dont l'Inde, peuvent prétendre à des crédits de l'IDA.
Cependant, certains pays font figure de bons élèves malgré le recul de la région de cette année. C'est le cas du Rwanda qui décroche la note de 4,0, du Sénégal et du Kenya qui ont tous deux une note de 3,8.
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En revanche, au total, 23 pays sur les 38 évalués ont des notes inférieures ou égales à 3,2, considérée comme étant le seuil d'une gouvernance correcte. C'est le cas du Cameroun, de la Guinée, du Mozambique et de Madagascar qui ont juste ce niveau à peine acceptable. Le bonnet d'âne est allé au Soudan du Sud, plus jeune État du continent, qui a à peines 1,6 et à l'Erythrée avec sa moyenne de 1,8.
Il faut noter que ce rapport de la Banque Mondiale sur la gestion publique est comparable au Doing Business qui évalue, quant à lui, l'environnement des affaires. Il sert de base à l'octroi de crédits aux gouvernements. C'est donc un système de rating propre à cette institution de Bretton Woods.
"Depuis 1980, les notes de la CPIA déterminent l’allocation de prêts sans intérêts et de dons aux économies éligibles au soutien de l’Association internationale de développement (IDA)*, le fonds du Groupe de la Banque mondiale pourvoyeur de financements concessionnels", souligne la BM.
Ces notes reposent sur 16 indicateurs de développement dans quatre domaines : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité, la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour chaque indicateur. La note globale étant égale à la moyenne des quatre domaines évalués.