Ce projet, mené par Total aux côtés de la compagnie chinoise CNOOC, prévoit l'exploitation de gisements découverts en 2006 en Ouganda dans la région du lac Albert, et la construction d'un oléoduc de 1.440 km passant par la Tanzanie. Son lancement effectif est prévu avant la fin de l'année.
Mais, dénonce l'ONG, cet investissement a lieu via des filiales néerlandaises et l'accord fiscal entre les deux pays prévoit que les dividendes sur les bénéfices réalisés en Ouganda vers une entreprise des Pays-Bas puissent ne pas être imposés.
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"Ce montant ne représente qu'une fraction de toutes les pertes fiscales potentielles sur ce projet : c'est la partie émergée de l'iceberg et le résultat de montages opérés par un grand nombre d'entreprises investissant en Ouganda", a fait valoir Caroline Avan, chargée de plaidoyer à Oxfam France, citée dans un communiqué.
L'ONG appelle donc l'Ouganda et les Pays-Bas à accélérer la renégociation de leur convention fiscale afin d'"augmenter le taux de retenue sur les dividendes". Elle demande aussi aux compagnies qui sont parties prenantes dans ce méga-projet de transférer leurs parts dans une filiale non néerlandaise.
Contacté par l'AFP, Total n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat.
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Oxfam et la Fédération internationale des droits de l'Homme avaient déjà critiqué en septembre ce projet, estimant qu'il menaçait quelque 12.000 familles d'expropriation et qu'il mettait des écosystèmes en danger.
Total est, en outre, attaqué en justice en France par six ONG qui l'accusent de ne pas prendre en compte les impacts du projet sur les populations et l'environnement. Le tribunal de commerce de Nanterre (ouest de Paris) doit se prononcer le 28 octobre.