Selon les données de la Banque centrale égyptienne (CBE), les réserves de change du pays, composées du dollar américain, de l’euro, du dollar australien, du yen japonais et du yuan chinois, ont poursuivi leur évolution positive. A fin mai, elles se sont établies à 40,47 milliards de dollars, en amélioration de 2,3 milliards de dollars par rapport à son niveau de juin 2020.
Cette hausse enregistrée depuis juin 2020 s’explique essentiellement par la résilience de certains leviers qui contribuent au renforcement des avoirs extérieurs du pays.
Ainsi, alors que les institutions comme la Banque mondiale tablaient sur un net recul des transferts de la diaspora, les transferts des migrants égyptiens ont fortement augmenté en 2020. Ceux-ci ont progressé de 11% par rapport à 2019 pour atteindre la barre des 30 milliards de dollars, contribuant fortement aux avoirs extérieurs du pays.
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Parallèlement, le Canal de Suez aussi s’est bien comporté en enregistrant sa troisième plus grosse recette annuelle depuis 1869, malgré la pandémie et la baisse des échanges mondiaux, avec 5,61 milliards de dollars de recettes, grâce à la révision de la politique tarifaire qui a permis d’attirer beaucoup de navires qui, auparavant, n’empruntaient pas le canal.
Ces bonnes performances ont atténué les impacts des baisses des recettes touristiques et investissements directs étrangers qui ont été durement affectées par la pandémie du Covid-19.
En outre, cette hausse des avoirs en devises a aussi bénéficié des effets des colossaux emprunts contractés par l’Egypte en 2020 pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire sur ses finances publiques.
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Le pays a obtenu du Fonds monétaire international (FMI) un financement d’urgence de 2,77 milliards de dollar en mai 2020, avant d’obtenir, un mois plus tard, de la même institution, un prêt colossal conditionnel de 5,2 milliards de dollars.
Parallèlement, le pays a levé sur le marché international de la dette un montant global de 5,75 milliards de dollars dont 750 millions de dollars d’obligations vertes.
Ces prêts visant à aider le pays à financer une partie du déficit budgétaire grevé par les impacts de la pandémie sur l’économie égyptienne.
En février 2021, l’Egypte a émis des euro-obligations libellées en dollars pour un montant global de 3,75 milliards de dollars.
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En clair, en l’espace d’une année, le pays des pharaons a emprunté plus de 17 milliards de dollars. Un montant qui a contribué à maintenir à flot le niveau des réserves en devises du pays.
A noter que les réserves de change, y compris l’or de la Banque centrale, ont pour rôle d’assurer les importations des biens et services, le remboursement du service de la dette et contribuer à faire face aux crises conjoncturelles, comme celle de la pandémie du Covid-19 qui a impacté négativement des pans de l’économie égyptienne, dont le secteur stratégique du tourisme.
Et pour faire face aux conséquences de la crise, la Banque centrale égyptienne a annoncé, en mars 2020, qu’elle utilise également les réserves de change du pays pour couvrir les besoins en devises du marché égyptien touché de plein fouet par la baisse des investissements directs étrangers et de portefeuille.