Cela fait dix ans que la révolte libyenne, qui avait entrainé la chute de Kadhafi et contribué à la naissance de plusieurs mouvements djihadistes dans le Sahel continue d’occasionner des pertes en vies humaines tant au niveau des populations locales que des forces de défense et de sécurité de plusieurs pays parmi lesquels, le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Malgré les efforts déployés par ces États et soutenus par la communauté internationale, la situation reste précaire et très difficile pour les populations directement impactées. Celles-ci doivent désormais faire face à une flambée des prix des céréales et de certaines denrées de première nécessité. C’est le cas au Niger ou un tour sur plusieurs marchés de la capitale permet de constater cette hausse.
Au petit marché de Niamey et au marché de "haro banda", le prix du sac de maïs de 100 kg variait avant entre 16.000 fcfa et 17.000 fcfa. Aujourd’hui, il est à 22.000 fcfa, voire un peu plus. Pareil pour le haricot, donc la mesure communément appelée la "tasse" est passée de 800 fcfa à 1.300, voire 1.500 fcfa.
Lire aussi : Vidéo. Mali: les camionneurs sénégalais, maliens et marocains regrettent l'insécurité
«Le prix du mais avant l’insécurité coûtait entre 12.000 et 13.000 fcfa le sac de 100 kg. Aujourd'hui, il est passé à 25.000 fcfa. Le sac de mil varie autour de 28.000 fcfa, alors qu’avant il était compris entre 14.000 fcfa et 18.000 fcfa le sac de 100 kg. Dans certaines zones, le prix peut aller jusqu'à 30.000 fcfa le sac de 100 kg de mil alors que nous sommes juste à la sortie des récoltes. Les prix vont encore flamber pendant la période de soudure», selon les explications de Mamane Nouri, président de l’Association de Défense des Droits des consommateurs nigériens.
«Avant, on achetait le maïs à moins de 500 fcfa la mesure. Je viens de l’acheter à 700 fcfa. C’est insupportable vraiment, les autorités sont appelées à agir pour rabaisser le prix», déclare une cliente.
Le mil, le maïs, le haricot, sont des denrées de forte consommation au Niger. La hausse drastique des prix de ces denrées touche de plein fouet les ménages et appelle à une réorganisation des priorités dans les familles. Dans ces conditions, plusieurs secteurs d’activités sont touchés. Du grossiste au détaillant en passant par la restauratrice ou le consommateur, tous vivent très mal cette situation et demeurent impuissants face à cette réalité née de l’insécurité grandissante dans plusieurs localités frontalières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Cette insécurité entraîne la rareté de ces denrées du fait des difficultés liées non seulement aux transports de celles-ci, mais surtout aux déplacements des populations qui abandonnent leurs terres et leurs plantations car fuyant les attaques terroristes.
Lire aussi : La Bénoué, "grenier" du Nigeria frappé de plein fouet par l'insécurité
«Nous avons de sérieux problèmes parce que le mil a doublé de prix, l’huile également. Tenez par exemple, je produis des galettes de mil à 250 fcfa les grandes portions et 125 fcfa la moitié. Pourtant, avant, elle était de 100 fcfa la grande portion de galette. Certains clients qui viennent acheter ces galettes ne comprennent pas l’origine de la hausse et je dois à chaque fois leur expliquer que les prix ont flambé sur les marchés», déclare Arifa Aichatou garba, transformatrice
Pendant que les prix des céréales et des denrées de première nécessité augmentent, les salaires, eux, n’ont pas été revalorisés et le panier de la ménagère se vide petit à petit. Si rien n’est fait, les populations sahéliennes en générale et nigérienne en particulier connaîtront des moments encore difficiles que celles-ci. Elles en appellent à l’intervention des autorités politiques pour que la situation s’améliore afin que les familles puissent vivre dignement