Dans un communiqué conjoint, les ambassades de ces cinq pays à Tripoli ont appelé au respect de «l'unité, l'intégrité et l'indépendance de la NOC» et à préserver sa «nature apolitique et technique».
Tout en saluant «l'engagement de la NOC à améliorer la transparence de ses finances», les représentations diplomatiques ont «mis en garde contre tout acte susceptible de la saper» et souligné la «nécessité d’éviter toute action qui pourrait menacer la paix, la sécurité et la stabilité de la Libye», en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Cet appel survient sur fond de tensions importantes entre Mustafa Sanalla, le puissant patron de la NOC et le ministre du Pétrole, Mohamad Aoun.
Aoun a tenté à plusieurs reprises au cours des derniers mois de suspendre Sanalla de ses fonctions et l'a récemment accusé, selon la presse locale, d'«espionner son bureau» et de gérer l'argent du pétrole «comme s'il s'agissait de son propre argent».
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Depuis sa prise de fonction en 2014, Sanalla s'est imposé comme un interlocuteur de choix des partenaires étrangers, parmi lesquels des majors mondiaux du secteur. Il s'est aussi efforcé de maintenir un tant soit peu la production quand la guerre faisait rage dans le pays et de l'augmenter durant les périodes de retour au calme.
Vendredi, le ministère du pétrole a «condamné fermement» le communiqué conjoint des cinq pays, le qualifiant d'«ingérence flagrante dans les affaires internes de l'État libyen».
«La véritable menace pour la sécurité et la sûreté de la Libye est l'ingérence continue dans ses affaires par des parties qui tentent de dicter leur volonté à la volonté nationale», a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur Facebook.
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La Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique, tente de s'extirper d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Après des périodes de fortes baisses, la production est remontée actuellement à 1,2 million de barils par jour, contre 1,5 à 1,6 million avant 2011.
Ces dernières années, l'activité économique du pays, très dépendante de la rente pétrolière, a pâti des divisions entre les camps rivaux de l'Est et de l'Ouest.
Malgré ces difficultés, la NOC a annoncé récemment des recettes nettes d'exportations record, avec plus de 21,5 milliards de dollars pour 2021.