«Le président Muhammadu Buhari a approuvé la levée de la suspension de Twitter au Nigeria à partir de minuit aujourd'hui», a annoncé le directeur de l'Agence nationale pour le développement des technologies de l'information, Kashifu Inuwa Abdullahi, cité dans un communiqué.
Les autorités nigérianes affirment qu'après plusieurs mois de négociations, Twitter a accédé à «toutes les conditions fixées par le gouvernement fédéral», notamment en matière de taxation et de gestion des contenus ne respectant pas les lois du Nigeria.
Contacté par l'AFP, Twitter n'avait pas encore confirmé cette annonce ou réagi mercredi soir.
Abuja avait annoncé début juin 2021 la suspension de Twitter pour «une durée indéterminée» après avoir notamment accusé le réseau social d'avoir une «mission suspecte» contre le gouvernement nigérian, et de tolérer sur sa plateforme les messages du chef d'un groupe séparatiste incitant à la violence dans le sud-est du Nigeria.
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La suspension de Twitter était intervenue deux jours après la suppression par le réseau social d'un message du président Muhammadu Buhari. Le chef de l'Etat avait menacé de «traiter avec un langage qu'ils comprennent» les responsables des violences dans le sud-est du Nigeria - attribuées par les autorités à des séparatistes igbos-, et ravivant les terribles souvenirs de la guerre du Biafra qui a fait plus d'un million de morts dans les années 1960.
La suspension de Twitter, puis l'ordre du gouvernement aux médias audiovisuels de supprimer leur compte dans un geste «patriotique», avait suscité une profonde consternation au Nigeria, pays jeune, très connecté, où ce réseau social est un important outil de contestation sociale.
L'Union européenne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada avaient alors déploré la suspension de Twitter.