C’est finalement impossible pour le président sud africain d’échapper aux poursuites, il sera bel et bien jugé pour corruption. La Cour constitutionnelle a purement et simplement rejeté la demande du parquet qui voulait aider Jaco Zuma à se soustraire à un procès pour corruption. Au total, les 783 charges seront maintenues.
L’affaire remonte à 2009 et concerne un contrat d’armements entre le gouvernement sud-africain, le Français Thales, mais également plusieurs autres entreprises. Le parquet avait décidé d’abandonner des charges toutes aussi compromettantes les unes que les autres : corruption, fraude et racket. Mais, à la veille de l’élection présidentielle d’il y a sept ans, le procureur n’avait plus plus jugé utile de continuer les poursuites contre celui qui était alors le candidat favori de l’ANC.
En avril 2016 déjà, la Haute Cour de Pretoria estimait que l’abandon des 783 charges n’était ni plus ni moins qu’une "décision irrationnelle". Tenace, le parquet n’avait pas voulu "réinstaurer" les charges comme l’avait suggéré la Haute Cour. C’est donc, le procureur qui avait saisi la Cour Constitutionnelle, laquelle vient de le débouter.
Il s’agit d’une défaite retentissante pour Jacob Zuma, qui décidément n’en finit pas d’avoir des démêlées avec la justice. Pour l’Alliance Démocratique (DA), le premier parti d’opposition, il s’agit d’une belle victoire. DA qui avait porté cette affaire devant la justice souligne dans un communiqué "les tentatives délibérées" de Jacob Zuma de "retarder l’inévitable". Le parquet sud-africain n’a pourtant pas jeté l’éponge. Puisque parallèlement, il avait saisi la Cour d’appel. Mais de l’avis des observateurs sud-africains, c’est une démarche qui aboutira sans doute à la même conclusion que celle de la Cour Constitutionnelle.