"Je pense qu'une vingtaine de personnes" sont détenues aujourd'hui, a déclaré Teodoro Obiang Nguema mardi dans une interview à la radio RFI et la télévision France 24, ajoutant que "cela n'a pas de sens" de citer un chiffre précis.
Le président Obiang n'a pas détaillé la raison de ces emprisonnements, ni si les détenus étaient sous le coup d'une procédure judiciaire.
Depuis les élections générales du 12 novembre, où le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au parlement, le parti CI - qui dispose d'un unique siège - estime que plus de 200 de ses militants sont détenus à travers le pays, après des arrestations massives dans les capitales politique Malabo et économique Bata.
Lundi, le parti d'opposition avait affirmé que Santiago Ebee Ela, un militant de 41 ans arrêté le 2 janvier, était décédé dans la nuit de samedi à dimanche à la suite de torture, au commissariat central de Malabo.
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"Je crois que (sa mort) n'est pas liée au maltraitement, c'était un monsieur malade", assène aujourd'hui Obiang Nguema, 75 ans et président de la Guinée équatoriale depuis 1979.
"On va faire l'enquête", a-t-il encore répondu à une question des journalistes, martelant plusieurs fois et sans s'étendre que "ce n'est pas vrai" d'affirmer que Ebee Ela est décédé à la suite de torture.
C'est la première fois que le pouvoir équato-guinéen s'exprime officiellement sur les multiples cas d'arrestations et de mauvais traitements que l'opposition dénonce quotidiennement ces dernières semaines.
"Après les élections, le régime a initié une vaste et forte persécution politique contre les partisans du parti CI", avait estimé lundi à l'AFP un membre de la société civile équato-guinéenne, sous couvert d'anonymat.
La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité des 1,2 millions d'habitants vit dans la pauvreté, est dirigée de façon autoritaire par le président Obiang Nguema depuis 1979.