Affirmant que les deux continents avaient "un destin commun", Macron a détaillé sa vision face à la "crise des migrants" qui ébranle l'Union européenne et qui devra être réglée "sur le long terme" en Afrique.
"Nous devons résister aux émotions de court terme (...) et travailler avec les gouvernements africains", a expliqué en anglais Emmanuel Macron, qui s'exprimait dans un grand hôtel de Lagos.
"La réponse durable est de construire un avenir meilleur" dans les pays africains, comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire ou le Nigeria, d'où partent des jeunes faute "d'opportunités économiques et de perspectives".
"Il y a une réponse, elle est pour partie sécuritaire et politique. Nous la portons en mieux protégeant nos frontières collectives, en aidant les pays de transit à mieux protéger leurs frontières", a-t-il confié aux journalistes.
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Le président a réaffirmé la nécessité de maîtriser la démographie en Afrique : "Quand vous êtes un pays pauvre où vous laissez la démographie galopante, vous avez sept ou huit enfants par femme, vous ne sortez jamais de la pauvreté", a-t-il déclaré dans une interview à Radio France Internationale et France 24.
"Parce que même quand vous avez un taux de croissance de 5 ou 6% vous n'arrivez jamais à en sortir, d'autant que la concentration de la richesse ne se fait pas bien", selon le chef de l'Etat français, qui a dit assumer cette position, malgré les critiques qu'elle peut engendrer sur le continent.
En répondant debout, micro à la main, aux questions de jeunes actifs, Emmanuel Macron a reproduit l'un de ses exercices préférés à l'étranger, testé à Ouagadougou et reproduit à New Delhi, Washington et Aix-la-Chapelle.
Dans la matinée, il a inauguré l'Alliance française de Lagos, abritée dans une villa coloniale rénovée et mise à disposition par Mike Adenuga, milliardaire nigérian qui a fait fortune dans le pétrole, les télécommunications et les services.
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Le réseau des Alliances françaises, qui comprend 832 écoles pour plus de 500.000 élèves, "permet de faire vibrer la culture française partout dans le monde", a salué le président.
Emmanuel Macron s'est également entretenu avec l'écrivain nigérian Wole Soyinka, notamment des conflits communautaires dans son pays, du groupe jihadiste Boko Haram et des échanges culturels entre l'Afrique et l'Europe.
Le président a terminé cette courte tournée africaine par une rencontre avec de jeunes basketteurs pour la signature d'un contrat entre l'Agence française de développement (AFD) et la fédération américaine de basketball (NBA) pour développer les infrastructures sportives en Afrique.
Les deux infrastructures investisseront six millions de dollars chacune afin de permettre à cinq millions de jeunes de jouer au basket dans six pays pour les cinq prochaines années, a précisé Amadou Gallo Fall, directeur général de la NBA pour l'Afrique.
Cette initiative fait suite au lancement en février à l'Elysée, à l'occasion de la visite du nouveau président du Liberia, l'ex-footballeur George Weah, d'une plateforme de transformation de l'Afrique par le sport.