Libye: le Liban lance un mandat d’arrêt contre Seif el-Islam Kadhafi

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Le 25/07/2019 à 13h58, mis à jour le 25/07/2019 à 14h26

Un tribunal d’exception libanais a émis un mandat d’arrêt par contumace à l’encontre de Seif el-Islam al-Kadhafi, fils de Moammar Kadhafi, et 10 autres libyens proches de l’ancien guide, dont Abdallah Senoussi. Le mandat sera transmis à Interpol. Le clan Kadhafi crie au scandale. Voici pourquoi.

Déjà poursuit par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crime contre l’humanité", lors de la répression de la révolution de 2011, Seif el-Islam al-Kadhafi, fils de l’ancien guide libyen, Moammar Kadhafi, est à nouveau sous le coup d’un mandat d’arrêt du Liban, avec 9 autres anciens dirigeants libyens du temps de Kadhafi.

Ces mandats d’arrêt ont été émis par le juge Zaher Hamadé, chargé de l’instruction de l’affaire dite "Moussa Sadr" devant la Cour de Justice libanaise, un tribunal d’exception, à l’encontre de 10 anciennes personnalités de l’ancien régime accusés d’être impliqués dans la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses compagnons, en Libye, en 1978.

Le juge annonce disposer d’indices impliquant ces personnes dans cet enlèvement.

Outre Seif el-Islam Kaddafi, parmi les personnes sous mandat d’arrêt figure Abdallah Senoussi, ancien chef des services des renseignements libyens, actuellement en prison à Tripoli.

Les proches du fils du guide libyen ont vertement réagi à ce mandat d’arrêt qu’ils jugent incompréhensible et scandaleux.

Et pour cause, «Saif était un petit garçon jouant dans la tente de son père lorsque l’incident s’est produit», ont-ils souligné.

«Comment Saif al-Islam aurait-il pu être impliqué dans la disparition de Sadr à l’âge de cinq ans, alors que son frère, Hannibal, n’avait que deux ans?», peste un membre du clan Gaddafa. 

Les autorités judiciaires libanaises vont transmettre les mandats d’arrêt à Interpol afin que les personnes concernées puissent être arrêtées.

A titre de rappel, l’imam Moussa Sadr, président du Conseil supérieur chiite, une des figures religieuses les plus éminentes du Liban prônant un discours modéré et d’ouverture aux autres communautés libanaises, et ses deux compagnons, cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine, ont disparu le 31 août 1978, à Tripoli, en Libye, alors qu’ils devaient rencontrer Moammar Kadhafi, suite à une invitation officielle du guide libyen.

En août 2016, la famille Sadr a engagé une action en justice contre Kadhafi pour son rôle dans la disparition de cet éminent membre du clergé chiite.

Par Karim Zeidane
Le 25/07/2019 à 13h58, mis à jour le 25/07/2019 à 14h26