Le président Muhammadu Buhari a fermé de manière inattendue les frontières du Nigeria au commerce de marchandises depuis plus de deux mois, déclarant qu’il était temps de mettre fin à la contrebande rampante qui traversent illégalement la frontière avec le géant nigérian de 190 millions d’habitants.
Cependant la fermeture de la frontière ruine l’activité des commerçants et côté nigérien, les effets se font déjà ressentir. “Rien ne rentre au Nigeria et rien n’en sort: c’est hermétiquement fermé depuis le 20 août”, lance Amadou Idi, un transitaire au “chômage technique” de Dan Issa, dernier poste de contrôle du Niger avant la frontière.
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Tout tourne au ralenti, dans la région de Maradi, peuplée de 3,5 millions d’habitants. L’indignation et l’inquiétude gagnent la population, dont la majorité vit de l’agriculture et surtout du commerce grâce au flux important d‘échanges avec le géant nigérian, première économie d’Afrique de l’Ouest.
Conséquence de la fermeture des frontières, la contrebande s’est développée, au nez et la barbe des douanes. D’incessantes navettes de motos et camionnettes acheminent riz, niébé, souchet au Nigeria à travers des pistes tracées dans les champs. Au retour, ils ramènent des bidons d’essence, de la canne à sucre, de la patate douce, des pièces de motos et de voitures,…
La fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).