Union africaine. Conflits et Zleca: Ramaphosa convoque un sommet spécial en Afrique du Sud

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Le 09/02/2020 à 16h34, mis à jour le 09/02/2020 à 16h36

Le nouveau président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa, a convoqué un Sommet spécial en mai prochain en Afrique du Sud. Deux sujets cruciaux seront à l'ordre du jour de ce sommet: la résolution des conflits et la mise en place de la Zleca.

Après plusieurs sommets lors desquels les réformes de l’UA – notamment son financement – et la mise en place de mesures telles que la Zone de libre-échange continentale (Zlec) ont occupé le devant de la scène, les débats se sont concentrés sur les conflits africains, comme en atteste le thème du rendez-vous continenta : “Faire taire les armes”.

L’Union africaine a aussi rejeté dimanche le projet du président américain Donald Trump pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, qualifié de “énième violation des multiples résolutions des Nations unies”, par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki.

Évoquant “le terrorisme, les conflits intercommunautaires et les crises pré- et post-électorales”, Moussa Faki a rappelé la variété des problématiques auxquelles l’Afrique doit faire face.

Il a également souligné que si l’UA a récemment permis de faire avancer la paix en Centrafrique et au Soudan, de nombreux conflits persistent, comme en Libye et au Soudan du Sud, tandis que d’autres sont nés, notamment au Mozambique et au Cameroun.

Appelant à assortir l’action militaire au combat contre les “causes profondes” des conflits, comme la pauvreté ou l’exclusion, Faki a s’est fait l‘écho de la volonté de l’UA d’occuper un rôle plus important dans la résolution des conflits du continent et de cesser de laisser la main aux puissances et organisations extérieures.

“Des solutions africaines aux problèmes africains”, a-t-il martelé, alors que de nombreux observateurs, en amont du sommet, ont pointé du doigt l‘échec de l’engagement pris par l’UA en 2013 de “mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020”.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a succédé dimanche à l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, prenant pour un an la tête de l’Union africaine, a confirmé l’orientation de son action, et convoqué un sommet spécial pour le mois de mai en Afrique du Sud, portant sur la résolution des conflits, mais aussi sur la mise en oeuvre de la Zlec.

“Nous allons concentrer notre travail sur la résolution des conflits”, a dit Ramaphosa, dont le successeur en 2021 à la tête de l’UA sera le président congolais Félix Tshisekedi.

Samedi soir, dans la foulée de la médiation assurée par le vice-président sud-africain David Mabuza, Ramaphosa a rencontré séparément le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar, afin de donner un nouvel élan au dialogue.

Car si Kiir et Machar ont signé en septembre 2018 un accord de paix, la formation d’un gouvernement d’union nationale a été reportée à plusieurs reprises et aucun accord ne semble en vue alors qu’approche une nouvelle date-butoir, le 22 février.

Sur le dossier libyen, géré principalement par l’ONU et dans lequel l’UA s’est récemment plainte d’avoir été “systématiquement (…) ignorée”, les rangs africains se sont resserrés autour de l’initiative d’un forum de réconciliation évoqué fin janvier lors d’un sommet organisé par le comité de l’UA sur la Libye.

Une initiative soutenue par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, présent à Addis-Abeba, et qui avait dit comprendre samedi la “frustration” de l’UA, jusqu‘à présent “mise à l‘écart” dans le dossier libyen.

Après avoir samedi appelé à un rôle plus important pour l’UA, le secrétaire général de l’ONU a assuré dimanche qu’un “nouveau cadre de coopération” entre l’UA et l’ONU a été établi pour le dossier libyen.

Entre les dissensions internes et le financement insuffisant des missions de maintien de la paix, l’UA aura pourtant fort à faire pour devenir un acteur de poids dans la résolution des conflits.

À ce titre, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), l’UA devrait inclure dans ses priorités la finalisation d’un accord avec l’ONU afin que celle-ci finance à hauteur de 75 % ses missions de maintien de la paix approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Un dossier que Guterres a évoqué dimanche devant l’UA. Les missions de maintien de la paix africaines doivent “jouir d’un financement prévisible garanti par des contributions obligatoires”, a-t-il plaidé.

Car l’enjeu de la stabilité est de taille pour l’Afrique, au moment où l’UA multiplie les initiatives en vue du développement économique du continent ou pour lutter contre les violences faites aux femmes, a rappelé Ramaphosa, selon lequel ces objectifs passent par la paix.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/02/2020 à 16h34, mis à jour le 09/02/2020 à 16h36