Les Bissau-Guinéens ont jusqu'au 15 février pour trouver une solution définitive à leur problème électoral. C'est en effet l'ultimatum que leur donne la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui s'est réunie en sommet extraordinaire en marge de l'Assemble générale de l'Union africaine, dimanche 9 février à Addis-Abeba.
Débouté concernant un premier recours, le leader du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simaoes Pereira, en a introduit un second la semaine dernière devant la cour suprême. Il réclame ainsi l'annulation des élections du 29 décembre.
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C'est son rival, Umaru Cissoco Embalo qui a été déclaré vainqueur par la Commission électorale nationale indépendante, mais le candidat du parti qui dirige le pays depuis l'indépendance ne s'avoue pas vaincu.
C'est une situation qui inquiète beaucoup les pays de la CEDEAO au point où ils se sentent obligés de taper du point sur la table.
Risque-t-on d'aller vers une situation similaire à celle de la Gambie en 2016-2017 et qui avait abouti à la chute du dictateur Yahya Jammeh? Peut-être bien.
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En septembre 2016, la commission électorale gambienne avait déclaré Adama Barrow vainqueur de la présidentielle, ce que que Yahya Jammeh avait accepté avant de se rebiffer. Il a fallu que la CEDEAO dépêche un contingent de deux mille hommes pour que le président gambien accepte de négocier son exil.
En Guinée-Bissau, le cas est légèrement différent, mais si le problème électoral persiste, cela peut déboucher sur des troubles qui nuiront à la stabilité de la région, notamment du Sénégal voisin.
Actuellement, il y a déjà une force de la CEDEAO présente en Guinée-Bissau, et visiblement les chefs d'Etat de la région n'hésiteront pas à la renforcer.