Le meeting était organisé dans la ville d’Ambo, située à environ 100 km à l’ouest de la capitale, Addis Abeba.
“L’attentat à la bombe contre un rassemblement du Dr Abiy a fait 29 blessés, dont 28 ont été soignés et renvoyés chez eux”, a déclaré Arasa Merdasa, un haut responsable de la police éthiopienne à l’agence de presse officielle Ethiopian News Agency.
Abiy n’assistait pas à ce rassemblement, organisé par des responsables à Ambo.
“La police a arrêté six personnes suspectées pour cet attentat”, a ajouté le responsable de la police éthiopienne.
La Commission électorale éthiopienne a proposé le 15 janvier d’organiser les très attendues prochaines élections générales en août, en pleine saison des pluies, s’attirant immédiatement des critiques.
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Ces élections sont perçues comme une étape cruciale dans la transition politique que tente de mener à bien le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, dans un contexte de violences communautaires croissantes.
Rancoeurs ethniques
Entré en fonction en avril 2018 après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales, Abiy espère que les Éthiopiens lui donneront le mandat pour mettre pleinement en œuvre les réformes politiques et économiques qu’il envisage.
La campagne officielle démarrerait le 28 mai, avec une publication des résultats devant survenir avant le 8 septembre.
Deux partis d’opposition, le Front de libération oromo (OLF) et Ezema, avaient notamment demandé en janvier à ce que le scrutin soit repoussé à fin août, en espérant que les pluies seraient alors moins denses.
Lors des dernières législatives, en 2015, la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) avait remporté les 547 sièges à pourvoir. Mais depuis, Abiy Ahmed a décidé de transformer l’EPRDF en un parti politique unifié, le Parti éthiopien de la prospérité.
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Cette modification controversée a cependant été rejetée par l’une des quatre composantes de l’EPRDF, le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), qui jusqu‘à 2018 dominait la coalition.
Par ailleurs, l’ouverture décidée par Abiy a laissé libre cours aux vieilles rancœurs ethniques. Lors de la dernière éruption de violence, en octobre, des affrontements ethniques en Oromia ont provoqué la mort de 86 personnes. Et en 2018, l‘Éthiopie a été le pays comptant le plus de déplacés au monde.
Arasa a ajouté que l’attaque de dimanche serait imputable à l’OLA, la branche armée séparatiste de l’OLF.
Des responsables ont également accusé l’OLA d‘être responsable de l’assassinat vendredi d’un haut responsable de la sécurité à Burayu, une autre ville d’Oromia située à la périphérie d’Addis Abeba.