Si Khalifa Haftar tient promesse, ce sera une belle victoire de la diplomatie française et d'Emmanuel Macron, confirmant le rôle de parrain de la France envers le chef de l'Armée nationale libyenne.
En effet, le maréchal libyen s'est rendu hier, lundi 9 mars, à Paris, sur invitation du président français. A l'issue de la rencontre, le communiqué de l'Elysée affirme qu'il "s’est engagé à signer le document du cessez-le-feu, mais que cet engagement cesserait si les milices ne le respectent pas".
Les deux hommes se sont entretenus pendant une heure, ce qui a débouché sur ce que l'on peut qualifier d'avancée historique dans le dossier libyen. En effet, ce document transformant la trêve en cessez-le-feu, élaboré sous l'égide de l'ONU, n'a malheureusement pas été signé ni à Moscou, ni à Berlin.
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Les deux principaux protagonistes, Fayez El-Serraj et Khalifa Haftar, avaient même quitté la table des négociations à Genève, conduisant à la démission de Ghassan Salamé, l'émissaire du secrétaire général des Nations Unies en Libye.
Selon Radio France Internationale, "peu d'informations ont filtré de la réunion, mais si l'on en croit une source à l'Élysée, Paris ne recevra pas cette fois-ci Fayez el-Serraj, le rival de Khalifa Haftar, qui dirige le GNA. En revanche, le ministre de l'Intérieur du GNA, Fathi Bachagha, devrait être accueilli en France le 17 mars".
C'est la troisième fois que le gouvernement français essaie d'amener les frères ennemis libyens à renouer le dialogue.
Après Paris, le Maréchal libyen compte se diriger vers Berlin où il doit remettre à la chancelière Angela Merkel un important dossier sur les mercenaires syriens envoyés par Ankara à Tripoli. Il y en aurait déjà quelques 5000 présents actuellement en Libye et qui se battent au profit du gouvernement d'entente nationale de Fayez El-Serraj, selon certaines sources.
Des milices pro-gouvernementales syriennes sont, quant à elles, engagées dans les rangs des troupes du maréchal Haftar, de même que les Djandjaouis tchadiens et certains conseillers militaires russes.