Barrage sur le Nil: les diplomates passent la main aux experts égyptiens, éthiopiens et soudanais

L'Ethiopie a déjà commencé le remplissage du barrage et exige la renégociation du partage des eaux du Nil qui profitent à 55% au Soudan et à l'Egypte.

L'Ethiopie a déjà commencé le remplissage du barrage et exige la renégociation du partage des eaux du Nil qui profitent à 55% au Soudan et à l'Egypte. . DR

Le 19/08/2020 à 15h09, mis à jour le 19/08/2020 à 18h33

Les ministres égyptien, soudanais et éthiopien engagés dans des négociations au long cours concernant la gestion du mégabarrage controversé construit par Addis Abeba sur le Nil ont convenu mardi de désigner des experts afin de tenter d'effacer leurs divergences.

Les ministres de l'Irrigation d'Egypte, du Soudan et d'Ethiopie ont également décidé de poursuivre leurs négociations mercredi malgré le fossé entre leurs projets d'accord respectifs.

"Les négociations vont se poursuivre mercredi entre les ministres même si des divergences sont apparues lorsque les ministres ont commencé à clarifier les détails des trois textes", a indiqué Yasser Abbas, ministre soudanais de l'Irrigation et de l'Eau, dans un communiqué diffusé à l'issue d'une visioconférence.

Selon lui, les ministres se sont néanmoins mis d'accord sur un point: des experts des trois pays en matière technique et légale vont tenter ensemble d'unifier les propositions.

Dans un communiqué distinct, le gouvernement égyptien a fait savoir que les ministres avaient "discuté des aspects procéduraux des négociations en cours jusqu'au 28 août 2020".

"Les trois pays ont échangé leurs propositions concernant un accord sur le remplissage et le fonctionnement du barrage", a-t-il relevé.

Ces tractations, entamées il y a plusieurs mois, ont été suspendues deux semaines à la suite de l'exigence par Addis Abeba de lier la gestion du barrage à une renégociation sur le partage des eaux du Nil bleu.

Addis Abeba estime que le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) est essentiel à son développement économique et à son électrification tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l'eau.

Le Soudan et Egypte insistent également sur le fait qu'un accord "doit inclure un mécanisme pour résoudre les disputes qui pourraient surgir" entre les trois pays.

Jusqu'à présent Addis Abeba refuse, considérant que le barrage -dont la construction a commencé en 2011- lui appartient.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 19/08/2020 à 15h09, mis à jour le 19/08/2020 à 18h33