Ça pétille actuellement dans le marché des boissons rafraîchissantes au Cameroun, précisément dans le segment des limonades qui font des bulles. Depuis quelques mois, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), leader du secteur avec environ 75% des parts de marché, a lancé quelques nouveaux produits: Chill Citron, Top Cola et plus récemment, Top Bitter Lemon.
La mise sur le marché de ce dernier produit, à la mi-octobre 2020, a entraîné sur les réseaux sociaux, une bataille des publicités avec les concurrents. En effet, l’entreprise Sources du pays, deuxième plus grand opérateur du secteur avec quelque 18% des parts de marché, était déjà présente sur ce segment avec l’un de ses produits phare, «Bitter Lemon Bubble Up».
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«L’original, c’est l’original. Bitter Lemon Bubble Up, épicetou» (et puis c’est tout), a réagi l’entreprise à l’arrivée du nouveau venu. Par la suite, les deux géants se sont rendu coup pour coup, se tirant dessus à coups de slogans. «Quand l’élève fait… le maître corrige !!! C’est bon le feu sort! », a rétorqué la SABC.
«L’élève est un sucre raffiné, ça c’est être unique et spécial», reprend Source du pays. Une bataille des slogans publicitaires à laquelle s’est mêlée l’Union camerounaise des brasseries (UCB), qui pèse pour environ 1% des parts du marché, avec son produit «Spécial Limonade». «Le goût n’aime pas la guerre… la limonade, c’est Spécial!», a-t-il répondu aux deux géants.
Cette chamaillerie de cour entre voisins a bien fait sourire les consommateurs, qui tirent profit des offres attractives, offertes ici et là.
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Pour les spécialistes du marketing, cela reflète un certain dynamisme du secteur de la publicité.
«Nous nous réjouissons de voir qu’en cette période morose, un secteur se dynamise et qu’il y a une concurrence pure et parfaite entre les grandes entreprises. Ça fait vivre le marketing et ça stimule la créativité des publicitaires», explique Jean-Paul Tchomdou, président de l’Association camerounaise des professionnels du marketing et de la communication.
Cependant, d’aucuns regrettent l’ampleur que prennent les boissons gazeuses aromatisées sur le marché local auprès des consommateurs.
«Le Cameroun est un pays agricole qui produit beaucoup de fruits. De nombreux producteurs ont de la peine à écouler leurs produits et les pertes sont nombreuses. La transformation locale est une piste intéressante mais elle reste encore marginale, faite par des PME ou TPE, de façon artisanale et en très petite quantité. Certes, avec la tendance du bio qui commence à faire son chemin, des consommateurs les préfèrent aux boissons gazeuses des industries brassicoles, mais beaucoup reste encore à faire dans ce secteur», affirme, de son côté, Mme Mohe, productrice de jus naturels... Bien meilleurs pour la santé.