"Une enquête judiciaire est ouverte" contre l'ex-chef de l'Etat renversé en 2013 et dont la candidature au scrutin avait été invalidée, "par rapport aux faits de déstabilisations et de rébellions en cours", a précisé le procureur de la République de Bangui, Laurent Lengande, dans un communiqué.
Bozizé était rentré en Centrafrique un an avant les élections présidentielle et législatives du 27 décembre, malgré des poursuites pour "assassinats" et "tortures" sous ses 10 années à la tête du pays (2003-2013).
Sa candidature à la présidentielle a été invalidée le 3 décembre par la Cour constitutionnelle au motif notamment qu'il était sous le coup de sanctions de l'ONU pour soutien présumé à des groupes accusés par les Nations unies de crimes de guerre et contre l'humanité de 2013 à 2015, au paroxysme d'une guerre civile toujours en cours aujourd'hui.
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Il avait accepté son invalidation le 15 décembre mais avait été accusé quatre jours plus tard par le gouvernement du président Faustin Archange Touadéra, favori du scrutin pour un second mandat, de "tentative de coup d'Etat" à la tête d'une coalition de rebelles qui venaient d'annoncer vouloir s'emparer "de tout le territoire" et contestaient la tenue des élections.
Le 20 décembre, le parti de Bozizé avait démenti la "tentative de coup d'Etat" mais l'ex-président avait finalement annoncé, le 27, le jour des scrutins, qu'il soutenait la cause de la rébellion et appelé à boycotter les urnes.
Plus de deux semaines après l'annonce de leur offensive, les groupes armés, qui contrôlaient déjà deux tiers de la Centrafrique, n'ont quasiment pas gagné de terrain face au déploiement des forces de sécurité, des Casques bleus de l'ONU et de centaines de renforts lourdement équipés: principalement des paramilitaires russes dépêchés par Moscou et des forces spéciales rwandaises.