"Il ne s'agit ni d'une fusion, ni d'un regroupement de partis, ni d'une coalition de partis, mais d'une alliance électorale dénommée Alliance Victoire. En adhérant à ce manifeste, chaque parti signataire renonce à présenter à titre individuel un candidat à la présidentielle", ont déclaré mardi les douze signataires, parmi lesquels Saleh Kebzabo et Mahamat Ahmat Alabo, deux ténors de l'opposition.
Saleh Kebzabo était arrivé en deuxième position de l'élection présidentielle en 2016, recueillant 12,8% des voix.
"L'Alliance Victoire adopte et élabore un programme commun de gouvernement, un code de conduite et définit les critères de désignation du candidat unique sur une base transparente et consensuelle", selon le manifeste, qui ne donne pas de date pour le choix de ce candidat commun.
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L'adhésion à cette alliance "reste ouverte aux partis de l'opposition", selon le texte.
"Après 30 ans d'élections, tous les acteurs de l'opposition peuvent s'accorder à reconnaître que cette politique de faire cavalier seul dans une sorte de multitude des partis face à l'unique et incontournable candidat du MPS (Mouvement patriotique du salut, le parti présidentiel, ndlr) depuis 1996 a montré ses limites", a souligné en conférence de presse le coordinateur de cette alliance, Alladoumngar Tedengarti.
"C'est donc en tirant les leçons de toutes les expériences que quelques partis politiques ont décidé de créer une alliance autour d'un candidat unique", a ajouté M. Tedengarti, président du Mouvement pour le réveil et la révolution sociale (MRS).
Certains partis n'ont, pour l'heure, pas rejoint l'alliance, notamment le mouvement de Laokein Kourayo Medar, arrivé en troisième position en 2016, tout comme Les Transformateurs de l'opposant Succès Masra.
L'élection présidentielle d'avril sera suivie par les législatives, fixées en juillet au 24 octobre 2021, après avoir été maintes fois repoussées depuis 2015.
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Lundi, le gouvernement a interdit plusieurs manifestations prévues cette semaine par l'opposition, qui réclame plus de justice sociale et l'alternance politique, invoquant le risque de "troubles à l'ordre public".
Malgré cette interdiction, les organisateurs, parmi lesquels plusieurs associations de la société civile et le parti Les Transformateurs, ont fait savoir à l'AFP qu'ils maintenaient "les marches pacifiques" du 4 au 7 février.