Le décret ordonne la libération de 5.255 prisonniers, soit, selon l'antenne burundaise de l'ONG internationale Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), près de 40% des quelque 13.200 détenus majeurs, pour une capacité de 4.100 places.
"Convaincu qu'une mesure exceptionnelle de clémence s'avère nécessaire pour désengorger les prisons en vue d'améliorer les conditions de détention", le président Evariste Ndayishimiye accorde "une remise totale des peines (...) aux prisonniers condamnés définitivement à des peines inférieures ou égales à 5 ans", à l'exception d'une série de crimes et délits comme la participation à une bande armée ou l'atteinte à la sûreté de l'Etat.
Sont également concernés par une remise totale de peine "les condamnés pour corruption (...) quelle que soit la peine prononcée, à condition d'avoir payé les montants détournés et les dommages et intérêts prononcés par la cour".
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"Toute mesure de grâce est à saluer, au regard de la surpopulation carcérale au Burundi, mais malheureusement, ces critères excluent une bonne partie des prisonniers politiques arrêtés depuis le début de la crise de 2015 au Burundi", a réagi à l'AFP Pacifique Nininahazwe, une des figures de la société civile en exil.
"Le maintien de prisonniers politiques en prison ne va pas dans le sens de l'apaisement", a-t-il regretté.
Le général Évariste Ndayishimiye a été élu le 20 mai à la tête de l'Etat, suscitant un léger et bref espoir d'ouverture au Burundi.
Il a succédé à Pierre Nkurunziza - décédé le 9 juin -, dont la volonté acharnée de se faire élire en 2015 pour un troisième mandat controversé a plongé son pays dans une grave crise marquée par des exécutions sommaires, disparitions, détentions arbitraires, tortures et violences sexuelles visant les voix dissidentes.