"Après que l'armée érythréenne a traversé la frontière et opéré en Ethiopie, tout dommage qu'elle a causé à notre peuple est inacceptable", a déclaré Abiy devant le Parlement, affirmant s'être entretenu à plusieurs reprises avec le gouvernement érythréen au sujet des accusations d'atteintes aux populations visant ses troupes.
La présence au Tigré de troupes venues d'Erythrée avait été rapportée par des habitants, des ONG et certains diplomates, mais était démentie depuis des mois par les autorités des deux pays.
"Nous ne l'acceptons pas parce que c'est l'armée érythréenne, et nous ne l'accepterions pas s'il s'agissait de nos soldats. La campagne militaire était contre nos ennemis clairement ciblés, pas contre le peuple. Nous en avons discuté quatre ou cinq fois avec le gouvernement érythréen", a-t-il poursuivi.
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Des résidents du Tigré ont rapporté à des organisations de défense des droits de l'homme et des journalistes des massacres et des violences sexuelles perpétrés contre des civils par les forces de sécurité, dont des troupes érythréennes.
Abiy, prix Nobel de la paix 2019, a lancé début novembre une intervention militaire visant à renverser le parti au pouvoir dans cette région du Nord du pays, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont il a accusé les forces d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale.
Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais certains des dirigeants du TPLF sont en fuite et ont promis de continuer à se battre.
Selon le chef du gouvernement éthiopien, les autorités érythréennes affirment que le TPLF les a poussées à entrer dans la bataille "en tirant des roquettes" sur leur pays depuis l'autre côté de la frontière.
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"L'Érythrée nous a dit qu'elle avait des problèmes de sécurité nationale et que, par conséquent, elle avait saisi des zones à la frontière", a affirmé M. Abiy.
Il a expliqué que le gouvernement érythréen fait valoir que ses soldats se sont emparés de tranchées situées à la frontière, creusées pendant la guerre frontalière de 1998-2000 entre les deux nations, qui avaient été abandonnées par les soldats éthiopiens.
Selon Abiy, les autorités érythréennes ont promis de partir si les soldats éthiopiens revenaient dans ces tranchées.
"Le gouvernement érythréen a sévèrement condamné les abus présumés et a déclaré qu'il prendrait des mesures contre tout soldat qui en serait accusé", a-t-il ajouté.