Zuma avait jusqu'à dimanche soir pour se rendre, sinon la police devait l'arrêter à compter de mercredi soir. Mais le ministre de la Police, Bheki Cele, avant même l'audience à Pietermaritzburg (Est) mardi, a implicitement écarté la perspective de son arrestation cette semaine, répétant attendre des "clarifications" judiciaires.
Les partisans de Zuma étaient attendus en fin de matinée devant le tribunal pour cette audience pourtant virtuelle. Mais le dernier mot sur le sort de l'ancien président (2009-2018) sera donné la semaine prochaine par la Cour constitutionnelle, plus haute instance judiciaire du pays.
C'est cette cour qui a condamné la semaine dernière Jacob Zuma, 79 ans, à 15 mois pour outrage, après avoir à plusieurs reprises refusé de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat.
Lire aussi : Afrique du Sud: l'ex-président Jacob Zuma déclare qu'il ne se constituera pas prisonnier
Cette décision semblait définitive mais l'ex-président, charismatique et roublard, a réussi à obtenir de la Cour constitutionnelle qu'elle réexamine sa décision lundi. Il a réclamé parallèlement que l'ordre d'arrestation soit suspendu d'ici là.
Depuis son fief de Nkandla, dans la province du Kwazulu-Natal (Est), Jacob Zuma avait plaisanté, à l'expiration du délai pour se constituer prisonnier: "Pas besoin que j'aille en prison aujourd'hui".
Il a demandé une annulation ou au moins une diminution de sa peine, mettant en cause l'impartialité des juges qui l'ont condamné. Il a invoqué aussi son état de santé "instable", arguant qu'une incarcération le condamnerait à "une peine de mort".
Pendant le weekend, des centaines de partisans se sont rassemblés devant sa propriété dans la campagne zouloue, rénovée notoirement aux frais du contribuable pendant sa présidence.
Lire aussi : Afrique du Sud: l'ex-président Jacob Zuma condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice
Les hauts responsables du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, avec le concours d'une "contribution du président Cyril Ramaphosa", ont condamné mardi dans un communiqué "toute tentative de répondre à des questions juridiques et judiciaires par des menaces et des actes de violence".
Certains craignent que la condamnation de l'ancien président n'engendre une grave crise politique au sein du parti historique, où il compte encore de nombreux soutiens. "La situation actuelle au KwaZulu-Natal n'est pas un soulèvement populaire, mais a été orchestrée au sein même de l'ANC", selon le communiqué.
Jacob Zuma est accusé d'avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années au pouvoir. Englué dans les scandales, il a été poussé à la démission en 2018 et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a fait de la corruption son cheval de bataille.