Des associations de la société civile ont appelé à manifester contre "la confiscation du pouvoir" par le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby Itno.
"Nous nous battons pour un Tchad juste (...) Nous ne nous arrêterons pas tant qu'il y aura de l'injustice dans le pays et que le CMT sera aux affaires", a déclaré lors de la manifestation Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tamma, une plateforme de l'opposition.
>>>
Lire aussi : Tchad: le chef de l'Etat Mahamat Idriss Déby Itno se rend en France
La manifestation avait été autorisée par les autorités. Les forces de l'ordre ont été massivement déployées. La manifestation s'est déroulée dans le calme, a constaté un journaliste de l'AFP.
"J'ai marché pour dire non à la dévolution monarchique du pouvoir au Tchad", a déclaré Elsa, une manifestante âgée de 23 ans, brandissant une pancarte où l'on pouvait lire: "le Tchad n'est pas un royaume".
"Le pays connaît un recul depuis pratiquement 30 ans dans le domaine de l'éducation, de l'eau potable et de l'accès à l'emploi. Il faut être proche du parti au pouvoir ou membre du clan pour avoir accès à l'emploi", a déclaré de son côté Marcellin, un manifestant de 25 ans.
Une autre marche, autorisée par les autorités le 29 juillet, avait également rassemblé dans le calme plusieurs centaines de personnes.
Depuis l'annonce de la mort du président Déby le 20 avril, Mahamat Idriss Déby Itno, 37 ans, concentre presque tous les pouvoirs.
>>>
Lire aussi : Tchad: le chef de la junte n'exclut pas une prolongation de la transition
Il s'est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. Il a promis des élections "libres et démocratiques" au terme d'une période de transition de 18 mois renouvelable, mais sans exclure une prolongation de la transition.
Le 27 avril, six personnes ont été tuées à N'Djamena et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites, à l'appel de l'opposition et de la société civile. Plus de 600 personnes ont été arrêtées.
Le CMT a dissous le Parlement et le gouvernement et abrogé la Constitution. Sous la pression internationale, la junte a finalement nommé un "gouvernement de transition" de civils le 2 mai, dirigé par Albert Pahimi Padacké, le dernier Premier ministre du défunt.