Représentant un peu plus de la population dans le Sahel, les femmes constituent une composante sans laquelle la paix ne sera jamais effective, mais avec laquelle tout devient plus simple. C'est en tout cas l'argument brandi par les organisations de la société civile pour exiger que la gent féminine soit appelée à la rescousse afin d'instaurer une paix définitive dans le Sahel.
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La directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Oulimata Sarr, a précisé dans son intervention que "le sahel, particulièrement le Niger, le Mali, le Burkina Faso, tous les pays du G5 Sahel et du grand Sahel, qui compte 10 pays, font face aux menaces notamment celles de l’extrémisme violent". Selon elle, "les femmes qui représentent 52% de la population doivent faire partie de la solution. Pour cela, elles doivent être sur le terrain et convaincre les membres influents de la communauté dont les chefs traditionnels».
Cette caravane entre dans le cadre du lancement officiel de la campagne régionale pour la paix au Sahel et qui mobilise les organisations féminines de la société civile pour la paix au sahel, le réseau paix et sécurité des femmes de l'espace Cédéao, le gouvernement nigérien et certains partenaires, tous convaincus du rôle de la femme dans la recherche de la paix, mais surtout qu’aucun développement n’est possible sans paix.
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Diago Diagne Ndiaye, la présidente régionale du réseau Paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao en a profité pour lancer un appel dit appel de Niamey en ces termes: "Les organisations de femmes de la société civile, sous l’égide du Repsfeco pour les femmes de l’espace Cédéao, lancent un appel à tous les acteurs pour redoubler d’efforts pour l’instauration d’une paix durable dans le monde et pour une meilleure implication des femmes dans la recherche de cette paix", a-t-elle dit.
Le Niger, qui abrite cette cérémonie, a réalisé d'énormes efforts au cours de ces dernières années en matière de sécurité et a enregistré de nombreux résultats, selon Allahoury Aminata Zourkaleini, la ministre de la Promotion de la femme et de la protection de l'enfant.
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"Ces résultats s’expliquent, entre autres, par l’effet des réformes engagées dans le secteur sécuritaire ayant favorisé les potentialités des forces de défense et de sécurité surtout avec l’augmentation de l’effectif féminin, la lutte contre la prolifération des armes légères de petits calibres, la lutte de plus en plus affirmée contre le terrorisme ainsi qu’une participation plus accrue aux opérations de maintien de la paix", a affirmé cette dernière.
Selon les organisations de la société civile, seuls 13% des femmes font partie des processus de négociation dans le monde: 6% sont impliqués dans les initiatives de médiation et 6% sont signataires de l'accord de paix dans le monde.