Afrique du Sud: l'ANC sur le point de subir son pire revers électoral

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Le 04/11/2021 à 15h19

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, l'ANC, était jeudi sur le point de subir le pire revers électoral de son histoire en passant pour la première fois sous la barre des 50%, aux municipales.

Avec 99% des résultats enregistrés à la mi-journée, le Congrès national africain ne dépassait pas 46% des voix, selon la commission électorale.

Les résultats définitifs devaient être officiellement annoncés par le président Cyril Ramaphosa à 18H00 (16H00 GMT). Le dépouillement a commencé lundi soir, à la fermeture des bureaux de vote.

Le parti historique de Nelson Mandela, qui a remporté toutes les élections à la majorité absolue pendant 27 ans, devrait ainsi enregistrer son plus mauvais score depuis les premières élections démocratiques en 1994.

Déjà son fief de Durban, dans le Kwazulu-Natal, a cédé: l'ANC n'a atteint que 42% des voix pour toute l'agglomération.

"Nous ne somme pas politiquement finis", a toutefois martelé la veille devant la presse le chargé des élections au parti et ministre des Transports, Fikile Mbalula. Selon lui, le "pire", le passage des voix à l'opposition, a été évité.

Premier rival de l'ANC, l'Alliance démocratique (DA), compte jusqu'ici moins de 22% des voix, en-dessous de son score aux précédentes élections locales en 2016 (26,9%).

Pendant la campagne, le président Ramaphosa, aussi patron du parti, a lui-même fait du porte-à-porte pour grappiller des voix pour ce scrutin test avant la présidentielle de 2024.

Mais la participation a été faible. Seuls 47% des 26,2 millions d'inscrits se sont exprimés pour choisir les représentants de quelque 250 municipalités.

Depuis des années, le parti de la libération est face à la désillusion d'une population confrontée à un chômage record (34,4%) et écœurée par les multiples scandales de corruption impliquant des hauts responsables du parti, dont l'ex-président Jacob Zuma (2009-2018).

Des années de mauvaise gestion et de corruption généralisée ont aussi laissé des services publics à l'abandon en Afrique du Sud, où le quotidien est miné par les coupures d'électricité et d'eau.

En juillet, le pays a connu une vague d'émeutes et de pillages à Johannesburg et dans la province du Kwazulu-Natal (est), qui ont fait plus de 350 morts.

En 2016, l'ANC avait recueilli 54% des voix et perdu des villes clés dont Pretoria et la capitale économique Johannesburg.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/11/2021 à 15h19